[NAM #27] Agrifiture

Retrouvez un extrait choisi des articles du dernier  NEOMA Alumni Mag !

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, RÉFORME DE LA PAC, NUMÉRISATION DES PRATIQUES, ETC. L’AGRICULTURE EST EN PLEINE TRANSFORMATION. DES ALUMNI ENGAGÉS DANS LE SECTEUR PENSENT L’AGRICULTURE DE DEMAIN.

De la difficulté de s'installer

Le constat est partagé et connu : les agriculteurs représentent une population vieillissante. Selon l’INSEE, 55 % des agriculteurs ont plus de cinquante ans, 13 % d’entre eux ont plus de soixante ans et seulement 1 % ont moins de vingt-cinq ans. En 2020, la France comptait environ 400 000 agriculteurs-exploitants, soit 1,5 % de l’emploi total. À titre de comparaison en 1982, les agriculteurs étaient 1,6 millions, soit 7,1 % de l’emploi total. On estime que la France perd un peu moins de 2 % d’agriculteurs par an.

L’enjeu de la transmission, et donc de l’installation de jeunes actifs, est actuellement le plus important sur nos territoires, explique Julie Locqueneux (PGE 12), responsable du Pôle Bois & Territoire à la Chambre d’Agriculture des Vosges. L’agriculture fait peur aux jeunes, alors que c’est un sujet véritablement passionnant ! » À cela s’ajoute un second problème : le difficile accès au foncier. « Les fermes sont disponibles, mais pas les terres. C’est un marché caché. Les deals se font depuis des générations entre voisins, connaissances ou amis », raconte Julie. Il y a trois ans, après une expérience les mains dans la terre au Québec, elle a parcouru
la France avec son compagnon, Alexandre Bellanger (PGE 11), pour trouver une ferme où s’installer. Après l’échec d’un projet dans le Var – « l’accès au foncier et à l’eau n’étaient pas sécurisés » –, ils trouvent finalement une terre dans les Vosges pour créer une ferme bio de légumes et d’oeufs. L’alumna trouve alors un emploi à la Chambre d’agriculture : « Mon rôle est de faire le
lien entre les agriculteurs et les collectivités. On essaye de répondre à leurs besoins et demandes. Il y a un lien qui s’était cassé entre les communes et la Chambre. On revalorise le dialogue et on fait aboutir et accoucher les projets. C’est un travail très complet, avec des études terrains et de la mise en réseau. »