La lettre de Kima aux donateurs de la Fondation NEOMA
Kima est Arménienne et étudiante en Master Entrepreneuriat et Innovation. En arrivant en France, une guerre a été déclarée dans son pays. Elle nous raconte dans cette lettre son parcours et le rôle décisif qu'a eu la Fondation NEOMA et ses donateurs pour la création de son entreprise sociale en Arménie.
"Chers donateurs,
Je m’appelle Kima et je suis Arménienne.
J’ai travaillé dans une agence marketing pendant ma licence puis un an au sein du service financier des hôtels Accor après avoir obtenu mon diplôme.
Ces deux expériences m’ont permis de réaliser que je souhaitais travailler non seulement pour gagner de l’argent mais également pour avoir la satisfaction personnelle de savoir que les heures passées au bureau avaient des répercussions positives dans la vie des gens et un impact social considérable. Je savais que je voulais donner du sens à ma vie et que le fait de m’investir dans le développement de mon pays était quelque chose qui me motivait profondément. Cependant, j’avais le sentiment de ne pas être suffisamment « forte » et formée pour créer ma propre entreprise sociale en Arménie. Malheureusement, dans mon pays, les opportunités en matière d’éducation sont trop limitées et il est impossible d’obtenir un diplôme de qualité, en particulier de niveau Master.
J’ai toujours rêvé d’étudier dans un environnement international, renommé et professionnel sur le plan universitaire. Toutes les universités de mon pays s’appuient uniquement sur des méthodes d’apprentissage théoriques et traditionnelles qui ne sont plus d’actualité. C’est la raison pour laquelle je me suis inscrite au Master de NEOMA, département Entrepreneuriat et Innovation.
NEOMA a radicalement changé ma façon de penser, a élargi mon horizon et m’a équipé de soft skills que je n’aurais pas pu acquérir ailleurs.
J’ai exploré des sujets actuels qui ne sont pas du tout intégrés au programme des universités arméniennes, j’ai rencontré des professionnels qui me donnaient toujours à réfléchir sur mes points de vue et je me suis fait des amis venant des quatre coins du globe, passionnés, débordants d’énergie et d’enthousiasme.
Le 27 septembre, alors que je venais d’arriver en France, j’ai entendu que la guerre était déclarée. En Arménie, nous sommes habitués aux tensions avec notre voisin en première ligne, mais c’était bien plus grave cette fois-ci : ils avaient déclenché la guerre pour conquérir de nouveaux territoires et tuaient les civils, bombardaient les villes, détruisaient les monuments historiques. J’ai perdu un de mes meilleurs amis qui était soldat et, chaque jour, j’étais terrifiée à l’idée de découvrir les noms d’autres amis et parents parmi les victimes du conflit. Ce n’était pas facile d’être loin de mon pays et de ma famille pendant cette période ; je me sentais inutile et perdue.
Toutes les bourses d’études de mon pays ont été versées aux personnes blessées et qui avaient perdu leur maison, et je n’ai reçu aucune des bourses attendues. Par conséquent, je ne pouvais pas régler mes frais de scolarité. Durant la pandémie et le confinement, je n’ai même pas pu trouver un travail à Rouen. Heureusement, la Fondation NEOMA m’a soutenue durant ces temps difficiles en réduisant mes frais de scolarité.
Entre-temps, je suis retournée dans mon pays et j’ai ouvert ma propre entreprise sociale qui offre aux enfants de communautés vulnérables la chance de recevoir une éducation gratuite mais de qualité. Sans les compétences et les connaissances acquises au sein de NEOMA et sans l’aide de sa Fondation, je ne pourrais probablement pas travailler sur ce projet.
Je tiens à exprimer ma gratitude aux donateurs de NEOMA. Sans votre soutien, je n’aurais pas pu me concentrer sur mes études et créer ma start-up qui change la vie de centaines d’enfants en Arménie."
Kima
05.07.2021
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