NEOMA ALUMNI Review. Une dizaine de diplômés de NEOMA Business School travaillent au sein de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Ce gendarme de la Bourse veille notamment au bon fonctionnement des marchés financiers et à l'information des investisseurs. Franck Guiader (Ms EDM 2006), directeur de la division FinTech, innovation et compétitivité de l'AMF, et Julien Laroche (PGE 2010), responsable du pôle banque, assurance et titres de créance au sein de la direction émetteurs, nous expliquent leur métier. Interview !
Entretien avec Franck Guiader et Julien Laroche
NEOMA ALUMNI Review - Messieurs, quelle voie avez-vous empruntée pour accéder à vos postes au sein de l'AMF ?
Franck Guiader - Mon cursus à NEOMA BS est venu compléter ma formation initiale en master de techniques financières et magistère de banque-finance. À l'issue de mes études, j'ai rejoint la banque Lazard pour participer à des mandats en fusions et acquisitions et en conseil aux gouvernements.
Cette première expérience a été très structurante, elle m'a appris à approfondir ma réflexion, affiner mes capacités analytiques et développer un premier réseau d’influence. Puis, j'ai acquis des compétences commerciales chez BNP Paribas où j'ai appris à vendre et à marketer des produits d'investissement.
J'ai alors rejoint le premier opérateur boursier mondial, NYSE Euronext, où j'ai participé à plusieurs chantiers stratégiques et marketing pour le groupe. Je suis alors entré à l'AMF, après ces expériences complémentaires en banque d'affaires, banque commerciale et chez l'opérateur boursier. Je suis devenu directeur d'une division en charge de la régulation de la gestion d'actifs, avant de créer celle que je dirige aujourd'hui, qui couvre les sujets liés à l'innovation et à la compétitivité de la place de Paris.
Julien Laroche - À l'issue de l'École, j'ai rejoint le cabinet Deloitte au sein du département en charge de l'audit des comptes des banques et des sociétés d'assurance.
J'ai eu l'occasion d'intervenir sur l'audit d'institutions financières de renom dans un secteur qui était alors en pleine agitation, absorbant l'onde de choc de la crise des subprimes et faisant face à la crise des dettes souveraines.
En 2012, j'ai eu l'opportunité de rejoindre l'AMF, en tant que chargé de mission au sein du pôle en charge des banques, des sociétés d'assurance et de l'ensemble des opérations financières réalisées sur le marché obligataire qui relèvent de la compétence de l'AMF. Département dont je viens de prendre la direction en ce début d’année 2017.
NEOMA ALUMNI Review - Quel est le contenu de vos responsabilités ?
Julien Laroche - Le département que je pilote exerce trois missions principales. Premièrement, nous accompagnons les banques et les sociétés d'assurance dans leurs opérations financières sur les marchés, qu'il s'agisse d'opérations sur leurs titres de capital (introduction en Bourse, augmentation de capital…) ou sur leurs titres de créance (émissions d'obligations simples, structurées, hybrides, convertibles…).
En effet, les réglementations européenne et française précisent que ces opérations sous soumises à l'approbation préalable de l'AMF qui délivre un visa sur la documentation légale appelée "prospectus". Nous traitons également l'ensemble des opérations d'émission de dette réalisées par les entreprises.
Deuxièmement, nous accompagnons les banques et assureurs français, qui sont également des sociétés cotées, dans leur politique de communication financière au travers d'un contrôle de l’information diffusée, que ce soit au sein du document de référence, du rapport financier annuel ou encore des communiqués de presse sur les résultats. Enfin, nous effectuons une revue de la documentation commerciale relative aux produits de dette émis par les banques et commercialisés par offre au public en France. Nous sommes donc en contact quotidien avec les acteurs.
Franck Guiader - L'AMF est une autorité publique indépendante. Les responsabilités y sont nombreuses, passionnantes et très engageantes. Ses premières missions visent à assurer la protection de l'épargne et la stabilité des marchés financiers. Tous les collaborateurs de l'AMF sont en mesure d’apporter des réponses réglementaires fiables et adaptées aux acteurs financiers. Certains managers ou experts senior (dont je fais partie) doivent aussi participer aux négociations internationales en matière de réglementation.
Dans mon rôle actuel, je veille également particulièrement à aider les porteurs de projets (essentiellement des start-up) à y voir clair dans la réglementation et à construire avec eux les règles européennes ou françaises qui viendront encadrer les nouvelles activités de demain. C'est un travail qui s'inscrit sur plusieurs dimensions : l'analyse technique, le droit français et européen, la communication, la négociation et les relations d'influence (le lobbying).
Dans mon portefeuille, je dois aussi stimuler la place pour que celle-ci se développe davantage, en créant des initiatives de compétitivité et d'attractivité. Le contexte actuel du Brexit met particulièrement l'accent sur cette mission qui fait appel à la créativité et à l'esprit collectif...
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Cet article vous intéresse ? Lisez l'intégralité de l'interview dans le numéro 10 de la revue NEOMA ALUMNI Review.
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