Ceci est l’histoire du Cid racontée par Arturo Perez-Reverde : un petit noble forcé à l’exil suite à son insolence face à son roi, n’a plus de terre pour se poser ; il est forcé de vendre ses services et ceux de sa petite armée à ceux qui voudront bien de son mercenariat. En fervent catholique et homme de valeurs, il combat les « infidèles » (en d’autre termes les musulmans) et ceux qui ont poussé à son exil, tout en demeurant totalement fidèle à son roi.

Dans cette épopée historique, Arturo Perez-Reverde nous fait revivre le mode de vie des populations au Moyen-Âge, la dureté de leur quotidien, leur état de guerre permanent, et la nécessité de tuer pour survivre.

Un très joli roman.

Extrait choisi :

« A part soi, Ruy Diaz évaluait journées de marche, chemins et incidences possibles et probables. La partie d’échecs à jouer sur un tablier de terres incultes, aux eaux rares et aux collines rocheuses, dans la chaleur du jour et le froid de la nuit. Depuis une semaine, avait-on appris, l’algarade maure courait la campagne entre la rivière qu’ils appelaient Guadamiel et la sierra del Judio : un vaste territoire désert, frontière entre la Castille chrétienne et les royaumes mahométans, où quelques pauvres sans espoirs – colons chrétiens cherchant à échapper à la misère, familles mozarabes ayant fui le Sud, aventuriers de tout poil – s’installaient dans de petites fermes pour défricher la terre et élever quelque bétail, une main sur le mancheron de la charrue, l’autre sur l’épée, ne dormant que d’un œil et vivant, tant qu’ils restaient en vie, la peur au ventre et le Christ à la bouche.» 

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