Audrey Jezic (PGE 12) : l'appel du souffle artistique
Audrey Jezic (PGE 12) a décidé, après une dizaine d’années dans le secteur financier, de changer de vie. Ce choix courageux, elle le doit à une rencontre, et à un souffle artistique qui l'habite depuis l'enfance et ne l'a jamais quitté. Elle nous raconte ce parcours atypique et inspirant dans cet entretien.
Qu’est ce qui définit une pièce réussie selon-vous ? Quel est votre équilibre entre esthétisme et usage ?
Embellir nos lieux de vie avec des pièces uniques décoratives et artistiques, des sculptures, donne tout son sens à ma nouvelle vie de céramiste.
Je recherche des lignes pures, sobres, élégantes et intemporelles, au service du beau, même quand je crée des vases (qui représentent une petite partie de mes créations). J’aime travailler la forme pour donner vie à la terre, à la porcelaine.
Je suis pleinement satisfaite de mon travail quand la pièce terminée est fidèle à mon idée de départ, au croquis que j’ai préalablement esquissé, et quand elle provoque une émotion chez celui qui la regarde.
Vous avez exercé pendant près de 10 ans dans le secteur financier. Durant ces années, comment avez-vous jonglé entre ce choix de stabilité, et votre désir de créativité ?
Durant mon début de carrière dans de grands groupes, j’ai compensé mes envies de création et ma quête du « beau » par d’autres moyens, le soir et le week-end. Les musées et les expos, les voyages, les cours du soir d’histoire de l’art au Louvre, la découverte de la céramique en loisirs, et toujours du dessin à la maison… On peut s’émerveiller partout lorsqu’on est curieux, lorsqu’on regarde ce qui nous entoure : les gens et les bâtiments, un arbre ou un rocher, un paysage.
Votre premier moyen d’expression, dès très jeune, c’est le dessin. Et puis viens cette rencontre, avec la céramique. Le dessin offre beaucoup de possibilités de reconversion, qu’est ce qui a été déterminant dans votre choix de devenir céramiste parmi ce vaste champ des possibles ?
Devenir céramiste voulait dire devenir artisan. Et devenir artisan voulait dire acquérir une formation technique, un métier ; c’était rassurant et cela m’a aidé à sauter le pas.
J’avais pour habitude de dessiner, effectivement, mais j’ai fait le choix de la céramique pour travailler en volume, en 3D, contrairement au dessin qui reste en 2D. C’est aussi la rencontre avec la matière, les mains dans la terre, qui m’a tout de suite plu et attiré vers ce métier.
Si j’ai osé cette reconversion, c’est grâce à une rencontre, avec mon ancienne professeure de céramique en cours loisirs. Reconvertie également, elle m’a encouragée à me lancer. Alors après plusieurs mois de réflexion, je me suis dit pourquoi pas moi… ?
Comment avez-vous bâti votre projet ? Votre formation initiale et vos années d’expériences vous ont sans doute été utiles ? Avez-vous reçu de l’aide ou un accompagnement extérieur ?
Oser quitter un bon job, dans un beau groupe, pour devenir artisan d’art, a pris beaucoup de temps, de réflexion, seule et avec mon entourage.
J’ai participé aux toutes premières sessions de SWITCH COLLECTIVE, un coaching collectif pour les personnes se posant des questions sur leur avenir professionnel, et qui m’a aidée à avancer, à oser.
Mon parcours professionnel et ma formation à l’ESC ont effectivement été des atouts pour structurer mon projet, construire un business plan, définir mon positionnement et mon offre, ou encore construire mes outils marketing et commerciaux.
Pour apprendre le métier de céramiste, je me suis formée pendant 7 mois avant de passer mon CAP. Aujourd’hui ma double compétence business et artisanale est un vrai plus pour développer mon activité.
Comment vous voyez-vous évoluer dans les années à venir ? Quelle est la direction que vous souhaitez emprunter ?
Mon objectif est de tendre de plus en plus vers de la céramique artistique, d’exposer dans des galeries ou sur des salons d’envergure, de travailler davantage avec des architectes et décorateurs d’intérieur.
En novembre, j’ai par exemple participé à l’un des plus gros salons européens consacrés aux métiers d’art (Résonances à Strasbourg), et une de mes collections a été exposée dans une galerie des Hauts de Seine.
Mon atelier étant situé dans la galerie d’artisanat d’art La Verrière à Suresnes, qui réunit plus d’une dizaine d’artisans, je compte avec mes confrères développer notre galerie pour en faire un lieu reconnu dans l’ouest parisien autour des métiers d’art, ouvert au public.
Enfin, j’aime transmettre mon savoir-faire et ma passion, c’est pourquoi je donne également des cours ponctuels ou réguliers dans mon atelier à Suresnes.
Quel message souhaiteriez-vous partager avec le réseau pour le mot de la fin ?
Dans la vie tout est possible ! Ecoutez vos envies et faites-vous plaisir ! J’ai attendu 10 ans pour sauter le pas et je ne regrette rien.
Découvrez l'ensemble de ses créations, qui feraient à n'en pas douter plus d'un heureux à Noël, sur son site : https://audreyjezic-
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