Blue Book d'Elise Fontenaille-N’Diaye, aux Éditions Calmann-Lévy
Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Blue Book d'Elise Fontenaille-N’Diaye, aux Éditions Calmann-Lévy
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Est-ce un roman ? Est-ce une biographie historique ? A la lecture de cet ouvrage, il n’est possible de le classer dans aucune de ces catégories, et l’auteur à juste titre l’a référencé comme « récit ». Le livre retrace une époque très méconnue des Européens dans un pays tout aussi peu connu : la Namibie, au moment de son occupation par l’Allemagne au tournant du XX° Siècle. Elise Fontenaille-N’Diaye relate la manière dont la puissance colonisatrice a pris possession du pays au détriment de la population autochtone. En lisant le livre, qui n’est en rien une dénonciation du racisme ou l’apologie du peuple natif africain, nous nous rendons compte de la force destructrice dont peuvent faire preuve les hommes lorsqu’ils souhaitent prendre possession d’un territoire : destruction des cultures, annihilation de peuples souvent largement plus civilisés et plus tolérants, endoctrinement, etc. Et le tout au milieu d’un cadre géographique de toute beauté. Ce contraste renforce l’impact du génocide caché dont a été victime le peuple namibien à l’époque. Avec des mots simples, l’auteur exprime son point de vue, sans prendre parti. Au lecteur de se forger ensuite son opinion, librement. Extrait choisi : « Un soir d’octobre 1904, von Trotha, von Epp et une centaine de soldats allemands exténués par la chaleur, encadrent une longue chaîne de prisonniers hagards. Enchaînés par le cou, les mains et les chevilles, n’ayant plus que la peau sur les os, ils viennent d’être capturés à la lisière du désert, où ils erraient, à bout de forces. Ceux-là ont préféré se rendre plutôt que de mourir de soif et de faim. Pour l’essentiel, ce sont des vieillards, des femmes et des enfants, et quelques adolescents. Devant les captifs, von Trotha déclame l’avis qu’il a rédigé la veille : tout Herero qui sera capturé dans la colonie – homme, femme ou enfant – sera mis à mort. » ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
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