Cafés, etc. de Didier Blonde

Au travers d’une quarantaine de saynètes, l’auteur décrit dans ce court ouvrage (117 pages) la vie quotidienne qui se déroule dans les cafés parisiens (à deux exceptions près). Désarmant de vérité car essentiellement fondé sur des faits réels, il se livre à nous tel un roman.

L’auteur fait preuve d’un remarquable don d’observation et d’une grande capacité à retranscrire avec délicatesse et fluidité des situations radicalement différentes. De la description du café noir que le patron vous sert au comptoir à la rencontre fortuite d’une amie perdue de vue depuis trente ans, en passant par le partage d’une bière entre amis sur la chaussée lors d’un « happy hour », nous revivons avec force chaque instant passé dans les cafés à mesure que l’auteur nous les présente.

Prenez ce livre avec vous, emportez-le dans les différents cafés – dont l’auteur donne l’adresse en fin d’ouvrage, et reprenez alors le passage qui lui est dédié. Vous serez frappé par la réalité de cet ouvrage.

Extrait choisi :

« Ils forment un groupe de cinq ou six, des garçons et des filles de seize ans, viennent du lycée Racine, juste derrière, à la sortie de leurs cours, s’installent à la terrasse de L’Abordage, près du square. Ils rapprochent trois tables, commandent des cafés, ou un Coca pour deux, c’est le moins cher, qu’ils paient en petite monnaie, en raclant le fond de leurs poches, et tant pis pour le pourboire du serveur qu’ils tutoient et appellent par leur prénom. Il n’est pas beaucoup plus âgé qu’eux, répond à leurs plaisanteries, s’attarde à leurs tables, avec un peu de jalousie, peut-être, pour ce qu’il croit être de l’insouciance. »

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