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Campus Fund, la solution de Romain Baranger (PGE 21) pour financer les projets d'étudiants-entrepreneurs

Portraits d'alumni

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01.06.2022

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Les difficultés des enseignements à distance lors du début de la crise du Covid ne les ont pas découragés, loin de là ! Romain Baranger (PGE 21) et son associé Nicolas Rizk ont décidé de mettre à profit les temps de confinement pour lancer leur projet : la volonté d'entreprendre était trop forte ! Projet altruiste, Campus Fund est une véritable main tendue pour tout étudiant souhaitant démarrer un projet d'entrepreneuriat. Rencontre avec un alumni volontaire et énergique :


Votre projet nait tandis que vous et votre co-fondateur, Nicolas Rizk, êtes encore étudiants : vous aviez déjà une conscience complète de l’ensemble des difficultés auxquelles l’on se heurte en tant qu’étudiant pour lancer sa start-up ? Peut-être vous y êtes-vous vous-même confrontés ?

Romain Baranger : Pour poser le contexte, lorsque le projet est né, nous étions encore étudiants pendant cette période particulière qu’était la crise du COVID. L’objectif a été alors de mettre ce temps à profit pour tirer notre épingle du jeu lié à la fatalité des cours à distance et du surplus de temps disponible. C’est d’ailleurs au même moment que nous avons découvert ce marché de fonds d’investissement pour les étudiants entrepreneurs. Nous nous sommes rendus compte que c’était une vraie déferlante qui arrivait d’outre-Atlantique et que c’était le parfait timing pour reprendre cette initiative en France. C’est donc dans ce contexte, couplé à notre volonté forte d’entreprendre que nous avons créé Campus Fund.

En fait, se confronter à quelques difficultés est une bonne école puisque c’est là qu’on apprend le plus. Par exemple, faire toutes les démarches pour créer une entreprise, du modèle juridique jusqu’au pacte d’actionnaire, la comptabilité, l’assurance, nécessite beaucoup de temps et une compréhension générale qui ne s’apprend qu’en planchant des heures et des heures sur les différents sujets. Donc, ce n’est pas évident, c’est beaucoup de travail, qui implique des pivots. Et contrairement à ce que je vais décrire plus bas, c’est largement surmontable.

Par ailleurs, il est vrai qu’en rentrant dans cet écosystème, on se confronte aux premières difficultés qui sont plutôt bien représentées par une étude OpinionWay de 2020*. Cette étude appui la volonté d’entreprendre de 200 000 étudiants chaque année. Parmi ces étudiants, 9 sur 10 manquent de capitaux et un sur deux n'est pas accompagné. Puis, de nombreux étudiants n'ont pas accès à ce qu'on appelle le love money, cet argent qui est normalement destiné à être levé auprès de la famille et des amis pour démarrer le projet. Et pourtant, c'est ce premier ticket qui est essentiel si ce n'est le plus important puisqu’il permet d'aller faire notamment levier sur des dispositifs publics qui nécessitent des fonds propres. Je peux penser à la Bourse French Tech de la BPI ou le Réseau Entreprendre. C'est donc en nous rendant compte que cet écosystème, bien que foisonnant était méconnu des étudiants entrepreneurs, que nous avons créé Campus Fund.

 

Expliquez-nous comment fonctionne le modèle de Campus Fund, la proposition de projets, et le processus d’investissement ?

R. B. : Campus Fund est le premier fonds d'investissement à destination des étudiants entrepreneurs français. Notre modèle se développe autour de trois axes :

  1. Le financement, puisque nous proposons des tickets compris entre 20k et 60k€ en phase de pré-amorçage
  2. Une expertise, puisque nous accompagnons dans la durée les étudiants entrepreneurs jusqu'à la prochaine levée de fonds et ce, grâce à un cercle de 10 experts-entrepreneurs, tous investisseurs chez Campus Fund.
  3. Un décloisonnement, puisque nous avons une communauté étudiante au sein des écoles et universités françaises qui nous permettent d'être présents à la source même des projets. Campus Fund compte désormais 37 étudiants relais au sein de 30 établissements supérieurs.

Concernant le processus d’investissement, celui-ci est bien défini avec plusieurs portes à passer lors desquelles les étudiants entrepreneurs rencontrent les différents interlocuteurs de Campus Fund. Nous ambitionnons d'effectuer un tour de sélection par trimestre sachant que nous sommes en moyenne capables d'aller chercher entre 500 et 1000 dossiers étudiants par an.


Ce modèle commence à se répandre partout dans le monde, mais vous restez parmi les pionniers en France ?

R. B. : Tout à fait, c'est une vague comme je le disais plus haut qui vient des États-Unis. Nous sommes les premiers à reprendre cette initiative en France puisqu'il y a des vrais trous dans la raquette sur ce marché étudiant. Néanmoins, nous nous rendons compte que les lignes bougent à ce niveau-là. Historiquement, c'est en 2012 que le premier fonds d'investissement étudiants est créé aux États-Unis. Le modèle cartonne outre-Atlantique, si bien que plusieurs pays ont reproduit ce modèle à l’image du Canada, de la Nouvelle Zélande, d’Israël ou encore du Royaume-Uni. Le fonds anglais, Creator Fund est notamment suivi par Eric Schmidt, ancien patron de Google qui a mentionné dans un article** que la crise du COVID avait révélé le potentiel des étudiants pour l’entrepreneuriat et à cet effet, a pris la décision d’y investir.

 

Comment sont sélectionnés les projets retenus parmi toutes les candidatures ? Que propose Campus Fund aux projets retenus ?

R. B. : Notre processus de sélection correspond à un système en forme d’entonnoir. Nous commençons avec les entreprises sourcées. Pour rappel, elles sont sourcées par différents biais dont le principal est la présence des étudiants de notre communauté sur les campus. Un second canal sont nos partenaires. Typiquement, nous sommes partenaires d’associations entrepreneurs, d’incubateurs et de mastères entrepreneurs qui nous envoient régulièrement des dossiers dès lors que ceux-ci nécessitent une intervention de Campus Fund (financement, expertise, réseau). Nous vérifions ensuite que les dossiers rentrent dans nos critères à savoir : la présence d’une équipe, d’un aspect technologique et d’un modèle scalable à l’international.

Ce que nous proposons aux projets retenus est une combinaison entre financement, expertise et réseau. Nous nous engageons auprès de l'entreprise sélectionnée pour un financement entre 20k et 60k euros contre 5 à 9% du capital. Deux experts de notre structure d’accompagnement aident les entrepreneurs à l’accélération à minima deux jours par mois. Enfin, nous ouvrons notre réseau pour apporter aux étudiants différents clients, prospects, partenaires et futurs investisseurs.

 

Et pour les projets qui nécessitent encore un peu de travail avant d’être éligibles, avez-vous également un accompagnement à proposer pour aider à leur maturation ? 

R. B. : C'est typiquement quelque chose que l’on peut faire. Nous mettons régulièrement des étudiants entrepreneurs en contact avec des interlocuteurs que l’on estime pertinents pour eux. Il nous est déjà arrivé d'apporter des clients et des prospects aux startups rencontrées, même si nous n'investissons pas in fine. Notre objectif est vraiment de permettre aux étudiants d'avoir toutes les armes pour pouvoir effectuer une bonne accélération.

 

Quelles synergies développez-vous ou aimeriez vous développer avec les acteurs de l’écosystème NEOMA que sont l’Incubateur, l’Accélérateur ou encore les membres du club Business Angels de l’association par exemple ?

R. B. : Il y a plusieurs synergies auxquelles nous avons pensé. Tout d'abord, il était essentiel pour nous d'être dans un incubateur pour être au sein de l'écosystème des startups étudiantes. Nous avons notamment pu participer en tant que jurys aux pitchs de sélection pour les nouveaux incubés, ce qui nous permet de découvrir notamment les projets directement à la source. Par ailleurs, nous pensons qu'il reste encore de nombreuses synergies à explorer avec NEOMA. On peut penser évidemment au fait que l'école ou les business angels de l'école puissent avoir un rôle directement au sein de Campus Fund. Cela permettrait à l'école d’être la première à soutenir les étudiants entrepreneurs dans toute la France. Nous sommes convaincus que dans quelques années, il y aura plusieurs fonds en France soutenus par de nombreuses écoles qui en seront les actionnaires. Nous sommes convaincus que NEOMA pourrait être pionnier sur ce marché.

 

Quel message souhaiteriez-vous partager avec le réseau pour le mot de la fin ?

R. B. : Aujourd’hui, Campus Fund est en pleine phase de développement, nous avons compris les tenants et aboutissants du marché au sein duquel nous évoluons et grâce à cette compréhension nous avons levé quelques centaines de milliers d’euros et revu des centaines d’entreprises. Cependant, pour pérenniser notre modèle Campus Fund cherche toujours à s’entourer de mentors, investisseurs et conseillers. Si vous souhaitez soutenir la cause des étudiants entrepreneurs, contactez-nous.

** https://bit.ly/328lxjN


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