Clara lit Proust, de Stéphane Carlier aux éditions Gallimard

En trois ans nous avons parcouru 200 livres. A l’occasion de cette 200^ème, il importe pour moi de partager avec vous un livre qui m’a marqué. Qui de mieux que Proust marque les esprits, en bien ou en mal ?

Stéphane Carlier prend pour prétexte l’opposition entre le monde policé et mondain de Marcel Proust et celui rural et populaire d’une coiffeuse de Saône-et-Loire pour les faire se rencontrer et mener le lecteur – de manière légère et même souvent humoristique – à la découverte du grand écrivain : il nous explique comment lire Proust, le déchiffrer, revenir sens cesse à l’ouvrage, et finalement l’aimer.

Un très joli livre d’une grande finesse – sérieux sans se prendre au sérieux – qui donne une folle envie une fois la dernière page parcourue : se ruer sur A la recherche du temps perdu.

Extrait choisi :

« Elle le lit avant de s’endormir et, souvent, ce qu’elle voit en fermant les yeux, ce sont des fleurs. Des capucines au grand soleil, des haies d’aubépines au parfum d’amandes, des fleurs de pommiers se balançant sous une pluie printanière. Et des lilas comme à l’entrée du parc de Swann, des bouquets de violettes comme sur le corsage d’Odette, des roses de Pennsylvanie comme à Balbec, des myosotis, des coquelicots, des pervenches. Leurs couleurs persistent et imprègnent le début de ses rêves qui, soumis eux aussi au rayonnement proustien, n’ont jamais été aussi créatifs, aussi vastes. » 

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