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Enfant de salaud, de Sorj Chalandon aux Éditions Grasset

Les NOEMES - Club littéraire

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06.07.2022

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Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...


Enfant de salaud, de Sorj Chalandon aux Éditions Grasset


Premier Roman Ouvrage AlumnusNouvelleAutre


Comment assumer le fait d’être le fils d’un déserteur de la seconde Guerre mondiale, collaborateur actif de l’occupant allemand, membre du NSKK, et qui a sur le tard rejoint la résistance ? Comment accepter l’héritage d’un géniteur dont la principale caractéristique était de mentir à tous et surtout à son fils, de s’inventer une vie invraisemblable ? Comment faire face à un père admiratif de Klaus Barbie lorsqu’on est journaliste chargé de suivre le procès de ce dernier ? C’est l’histoire que nous présente ici Sorj Chalandon.

L’auteur présente cet ouvrage comme un roman, cependant on comprend vite qu’il s’agit ici plus de sa vraie histoire, et donc que ce livre est l’exutoire nécessaire pour se libérer du poids du père. Sorj Chalandon explique ici parfaitement et au travers de mots simples tout le cheminement qu’il a dû faire au cours des 50 dernières années pour accepter sa situation et savoir affronter la réalité du père. En prenant appui sur le procès de Klaus Barbie, il expose cette longue réflexion qui a été nécessaire. Et il amène le lecteur à s’interroger : « Et si j’avais été à la place de l’auteur, comment aurais-je fait ? »


Extrait choisi :

« Avant même de comparaître à Lyon, Barbie avait juré ne « rien savoir » de ce qui se passait dans les camps. Selon lui, le sort des juifs dépendant d’une sous-section lyonnaise de la police allemande de sécurité, et lui, chef de la Gestapo tout entière, n’avait aucune idée de ce qui se tramait dans le bureau d’à côté. Mieux, comme Helmut Knochen, son supérieur en France occupée, Barbie a expliqué avoir appris lors du procès de Nuremberg quel était le sort réservé aux malheureux. Croyant jusque-là que le mot « solution finale » désignait la création d’un Etat juif indépendant.

Cette fois-là, mon père avait hoché la tête. Ni pour le public ni pour moi mais pour lui-même. Un geste discret qui disait l’adhésion. » 


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