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Franck Langevin (Cesem 2000), devenir entrepreneur social au Sahel

Portraits d'alumni

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07.10.2021

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Depuis ses études au CESEM (FR/IRL 2000), Franck Langevin se passionne pour la technologie et l’innovation. Il se plonge dans le domaine naissant de la cartographie numérique pour des acteurs comme Map24, NAVTEQ ou Mappy. Il participe comme product manager à la démocratisation d’outils devenus maintenant quotidiens (recherche locale, plans, calcul d’itinéraires, navigation GPS). Après 15 ans dans le secteur, son travail lui semble de plus en plus routinier et il décide de démissionner pour se ressourcer. 

Une page se tourne, et une nouvelle aventure atypique démarre :

Lutter contre le fléau du paludisme

En octobre 2015 alors qu’il séjourne à San Francisco, Franck Langevin découvre via un MOOC un projet low-tech fascinant porté par un ingénieur burundais, Gérard Niyondiko. L’objectif est ambitieux : sauver des vies du paludisme en rendant anti-moustique le savon utilisé quotidiennement par des millions de familles africaines. Souvent ignoré, le paludisme est l’un des pires fléau du continent. Cette maladie transmise par les moustiques Anophèles tue encore un enfant toutes les deux minutes. Franck est surpris de voir que le projet de Gérard est connu à San Francisco, où il a gagné la Global Social Venture Competition à l’Université de Berkeley 2 ans auparavant.

Franck décide de partir à la rencontre de Gérard. Adieu la Californie, bonjour le Burkina Faso. Sur place, leur entente est immédiate. Même s‘il lui faut un peu de temps pour s’habituer à la chaleur omniprésente, ils se mettent à travailler d’arrache-pied pour finaliser des premiers savons anti-moustique longue durée. Tests anti-moustique en laboratoire, expérimentations botaniques, développement et test de micro-capsules répulsives, recherche de financements et de partenaires, communication : chaque jour est un nouveau défi. Échecs de prototypes, climat éprouvant, difficultés de financement : être entrepreneur social au Burkina Faso n’est pas un long fleuve tranquille.

Mais en 2017, ils découvrent grâce à une étude sociologique que les mères au Burkina Faso appliquent tous les soirs une pommade sur les enfants au moment où les moustiques commencent à transmettre le paludisme. Ils décident de pivoter et se focaliser sur le développement d’une pommade à la fois hydratante, parfumée et capable de repousser pendant 8h les moustiques porteurs du paludisme. Avec des experts du paludisme, des spécialistes français en cosmétique et des mères de famille, ils prototypent et expérimentent jusqu’à trouver la bonne formulation. Leur pommade s’appelle MAÏA. Deux publications scientifiques dans la revue « Malaria Journal » attestent de son efficacité sur les moustiques vecteurs du paludisme au Burkina Faso et en Tanzanie


Le projet change de dimension

Leur aventure attire la curiosité des médias de 20 pays. Ils deviennent lauréats du Patient Innovation Award, du WHO Africa Innovation Challenge, du Marathon du Sahel (meilleur startup du Sahel) et du prix Meaningful Business 100 (top 100 mondial des entreprises les plus porteuses de sens).

Après une première phase pilote, ils lancent en 2020 la production industrielle avec un partenaire ivoirien et démarre la commercialisation de leur pommade au Burkina Faso, l’un des pays africains les plus touchés par le paludisme. Le produit est actuellement disponible dans près de 600 points de vente dans le pays et 100.000 unités ont déjà été distribués.

Pendant les 5 ans passés au Burkina, la situation sécuritaire s’est malheureusement dégradée. L'insécurité grandissante dans le Nord et l’Est du pays a fait fuir plus d’un million de personnes, dont nombre d'enfants. Ces personnes déplacées internes sont particulièrement exposées au paludisme pendant la période des pluies de juillet à octobre.

Face à l’urgence, ils ont lancé mi-juin une campagne de crowdfunding sur Ulule avec les ONGs ACTED et BURKINASARA. Objectif : protéger du paludisme un minimum de 5.000 familles déplacées. L’objectif de 25.000€ est dépassé. A présent, ils souhaitent doubler la collecte et le nombre de bénéficiaires. Ils espérèrent que le réseau sera sensible à leur cause : vous pouvez vous rendre sur la page Ulule jusqu’au 12 juillet prochain pour apporter votre contribution.

Les prochaines étapes sont excitantes : lever des fonds, se développer en Afrique de l’Ouest dans les pays les plus touchés par le paludisme, concevoir de nouvelles solutions innovantes et adaptées aux réalités du terrain !


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