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Interview de Françoise Buisson, chargée d'Affaires Internationales (AMF)

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NATS Reims

02.07.2018

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A travers cette interview menée par l’équipe de Neoma Alumni Team Support, Françoise Buisson, Chargée d’Affaires Internationales chez l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), nous présente son métier et le secteur de la régulation financière tandis que Julie Babin d’Amonville, Directrice des Ressources Humaines, répond à toutes nos questions concernant la politique RH de l’AMF. 


NATS : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Françoise Buisson : Je m’appelle Françoise Buisson, je suis chargée de la Division des Affaires Européennes et Internationales de l’AMF.


 NATS : Quel cursus avez-vous suivi à Neoma BS ?

 F. B : Je suis sortie du programme Cesem de l’ESC Reims en 1986. J’avais choisi ce programme à un moment où je reprenais mes études à la suite d’une expérience d’assistante export et achat, laquelle avait développé mon goût pour l’international. A l’époque peu d’écoles proposaient un programme international, Reims était même l’une des seules où il était possible d’avoir une expérience internationale dans une université étrangère pendant 2 ans.


 NATS : Quel a été votre parcours professionnel ?

 F. B : Les stages ont beaucoup structuré ma carrière. Mon deuxième stage de 6 mois s’est déroulé dans la chambre de commerce et d’industrie de Châlons-enChampagne au service des études, or ce n’était pas du tout ce que je recherchais, mon ambition était d’intégrer le service export de Thomson proposant une expérience plus internationale. Mais ce stage m’a permis d’approfondir mes connaissances en matière financière en ayant pour mission de mettre au point un guide sur le financement des entreprises, à une période de fort bouleversement avec la naissance du second marché, les plans de privatisation etc… Suite à ce stage, j’ai été recrutée par la chambre syndicale des agents de change afin de faire la mise à jour de leur réglementation, qui est l’ancêtre du règlement général de l’AMF. C’est donc à cette période que j’acquis mes A « Nous avons une vision d’ensemble de la structure, des contacts à haut niveau, nous rencontrons des ambassadeurs ainsi que les autres régulateurs au plan international, nous avons connaissance de tous les sujets traités en matière de régulation financière » 2 connaissances sur la réglementation financière. Suite à ça, une réforme de la réglementation a eu lieu en France, le monopole des agents de change est tombé, diverses structures institutionnelles ont vu le jour, ce qui m’a conduit à intégrer la bourse de Paris (Euronext aujourd’hui) avant de rejoindre l’Association Française des Sociétés de Bourse (Association Française des Marchés Financiers aujourd’hui). Mon travail dans cette association était encore lié à la régulation financière, mais cette fois-ci dans une optique de critique de la règle et de dialogue avec l’autorité qui les édictait. J’ai pu élargir dans cette association mon champ de compétence à d’autres sujets et y suis finalement restée 13 ans, avant de rejoindre l’AMF en 2002.


NATS : Pouvez-vous nous décrire l’Autorité des Marchés Financiers ainsi que votre métier au sein de cet organisme ? 

F. B : L’AMF est une structure totalement indépendante du gouvernement fonctionnant avec un collège de 16 personnes pour ce qui est des prises de décisions. Un président préside donc cette instance de décisions, les réunions ont lieu tous les 15 jours. Il y est traité à le fois des sujets généraux de politique de régulation financière, mais aussi de sujets individuels liés. Dans ce mode de fonctionnement, ce n’est pas le président qui prend les décisions mais bien le collège où un consensus est trouvé entre les différents points de vue représentés soit par des institutions, soit par les utilisateurs du marché comme les investisseurs par exemple. Cela permet de trouver un équilibre satisfaisant les intérêts divergents. Je suis donc en charge de la division « affaires européennes et internationales » au sein de l’AMF. Cette division joue comme un rôle de cabinet auprès du président et du secrétaire général. Nous sommes chargés de la validation, de la mise au point, de la coordination et de la cohérence dans le temps et à travers tous les secteurs des positions de l’AMF que nous tenons au conseil de la stabilité financière, à l’Organisation Internationale des Commissions de Valeur ou à l’ESMA (autorité européenne de supervision mise au point en 2010). Nous interagissons donc avec toutes les équipes de l’AMF. C’est un renouvellement permanent, nous avons une vision d’ensemble de la structure, des contacts à haut niveau, nous rencontrons régulièrement les autres régulateurs aux plans européen et international. Mais nous avons aussi de nombreux contacts avec les institutions internationales (Conseil de Stabilité Financière, FMI) ou encore les réseaux diplomatiques français et étrangers. Nous avons connaissance de tous les sujets traités en matière de régulation financière. 


NATS : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous orienter vers ces métiers tournés autour de la régulation financière ?

 F. B : La régulation financière m’a fait découvrir un monde à part, ce sont des métiers dont on ne nous parle pas énormément en école de commerce, certains n’en connaissent même pas l’existence. Au moment où je suis arrivée vers ces métiers, le monde des marchés financiers s’ouvraient en France vers les années 1988. La bourse est devenue privée et s’est internationalisée, elle s’est faite cotée, la cotation continue s’est développée, le marché à terme et le marché sur les options ont été créés… Je me suis donc retrouvée dans un environnement en transformation totale avec des aspects réglementaires, mais aussi économiques et dans lequel la régulation jouait un rôle central. Nous avons donc dans ce genre de métiers des responsabilités très importantes, ce sont des métiers challengeant et passionnants.

 NATS : Quels sont les différents métiers proposés au sein de l’AMF ? Un étudiant de Neoma BS peut-il y avoir accès en stage ou en premier emploi par exemple ? 

F. B : Les profils recherchés, que ce soit en stage ou en emploi, sont très variés. Nous accueillons des personnes venant de Science Po, d’écoles de commerce, ou ayant eu une première expérience en cabinet. Il faut aussi avoir une connaissance minimum du fonctionnement des institutions européennes ou de droit financier. Cependant il faut garder en tête que le travail que nous faisons est très spécifique, c’est pourquoi beaucoup de choses sont apprises sur le tas. Il existe différentes directions métiers au sein de l’AMF les principales étant la direction des émetteurs, la direction de la gestion d’actifs et la direction des marchés. D’autres directions en support existent comme les enquêtes et les sanctions, le juridique, la direction de la communication, la direction de la régulation et des affaires internationales dont je fais partie. Nous travaillons beaucoup au sein de l’AMF en mode projet, il y existe beaucoup de transversalité. Julie Babin d’Amonville : Il faut garder en tête quand dans ces domaines de la régulation financière, les métiers au sein de chaque direction sont tous très différents car les sujets traités ne sont pas les mêmes. Au sein même de certaines directions peuvent aussi se retrouver des métiers très différents. Par exemple dans la direction des enquêtes, où les domaines de compétences justement varient en fonction du sujet de l’enquête, se trouvent des avocats d’affaire, des banquiers, des policiers et des ingénieurs. Dans la direction des marchés travaillent des financiers mais aussi des ingénieurs. Les profils d’école de commerce se trouvent principalement au sein de la direction des émetteurs ou de la direction de la gestion d’actifs. Concernant les stages, nous avons des retours très positifs des stagiaires qui ont beaucoup d’autonomie et de responsabilités. Nous recrutons bien évidemment des Neoma BS, notamment « Concernant les stages, nous avons des retours très positifs des stagiaires qui ont beaucoup d’autonomie et de responsabilités » 4 pour tout ce qui à trait avec la finance, pour les étudiants de niveau M1 ou en césure. Cependant un stage ne garantit pas un premier emploi. Nous avons environ 9% de junior (expérience entre 0 et 5 ans), ce qui est peu, l’effectif total ne peut dépasser 500 personnes et le turnover est de 50 personnes par an. Tout ceci fait qu’il est plus difficile pour un junior de rejoindre l’AMF, bien que cela reste possible. 


NATS : Pour finir quelles sont les évolutions de carrière possibles après une expérience chez l’AMF ? 

J. B d’A : Les évolutions possibles sont très larges. La plupart des personnes travaillant à l’AMF sont, pour la majorité, des experts ayant déjà eu diverses expériences professionnelles, l’idée étant qu’une expérience à l’AMF se veut à part dans une carrière professionnelle. Par la suite ces personnes, outre les mobilités internes très nombreuses (entre 30 et 50 par ans sur 500 postes) et variées, se réorientent en majorité vers le privé dans des domaines touchant à des sujets AMF, il est donc très valorisant de connaître le fonctionnement du régulateur de l’intérieur afin de pouvoir le mieux possible interagir avec lui. 


Toute l’équipe de Neoma Alumni Team Support tient à remercier Françoise Buisson, Julie Babin d’Amonville et Alexis Préau pour leur contribution à cette interview, ainsi que l’Autorité des Marchés Financiers pour avoir accepté d’ouvrir ses locaux à l’association.



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