L'allègement des vernis de Paul Saint-Bris, aux éditions Philippe Rey
Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
L'allègement des vernis de Paul Saint-Bris, aux éditions Philippe Rey
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Le musée du Louvre s’interroge sur l’opportunité de restaurer le plus fameux tableau du monde. Le conservateur du département des Peintures a la charge de préparer cette étape majeure, tant en interne que vis-à-vis du monde extérieur, et de suivre la bonne exécution des décisions prises. Dans ce premier roman, Paul Saint-Bris nous emmène sur une route initiatique de la vie cachée d’un musée : interférence du monde politique sur la culture, techniques de restauration des œuvres d’art, gestion des risques pris dans la conservation du patrimoine, prise de responsabilité et obligation de déléguer sa confiance auprès de personnes sur lesquelles on n’a aucune maîtrise, équilibre entre classicisme et modernité, etc. Très bien écrit, avec une maîtrise de la langue française exceptionnelle (au point de retenir l’exception – masculin au pluriel lorsqu’il s’agit d’un dieu – de l’exception – amour se conjugue au féminin lorsqu’il revêt la forme plurielle), alliant culture, suspense, scénario haletant, ce livre sur la gestion d’un chef-d’œuvre est pour moi un chef-d’œuvre. Extrait choisi : « Ce que je vais vous présenter maintenant demande de l’audace et même du courage. Mais peut-être est-ce l’occasion de laisser une trace de votre passage ici. » Il sembla à Aurélien qu’elle le regardait spécifiquement. Elle manipula la tablette et relança la projection. L’écran affichait à présent un time-lapse, une vidéo accélérée de la salle des Etats. Du fait de l’effet visuel, l’activité humaine formait un mouvement incessant et flou qui s’agitait autour d’un point fixe au centre de l’image dont la caméra s’approchait inexorablement. Au fur et à mesure du travelling avant, les déplacements colorés de la foule masquaient par intermittence la vision de l’œuvre jusqu’à l’occulter tout à fait. Dans de brèves incursions de lumière, l’apparition furtive du tableau, toujours plus près, toujours au centre, était le seul repère. La bande-son au départ presque inaudible devenait plus présente et l’on distinguait maintenant des nappes de synthétiseur sourdes et graves qui conféraient au discours de Léa une tonalité étrangement dramatique. « Ces gens que vous voyez ne viennent que pour elle. Pour elle, ils ont fait le tour de la terre, parfois ils ne connaissent qu’elle et cela leur suffit. » Contacts Pour nous contacter, un seul mail : |
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