L’Or de Venise, de Maria-Luisa Minarelli aux éditions Thomas & Mercer

Voici le deuxième tome de la série « Les Enquêtes de l’advocateur Pisani ». Maria-Luisa emmène de nouveau son lecteur à travers la Venise décadente du XVIIIe Siècle et charge son personnage principal, Marco Pisani, de résoudre de nouveaux meurtres aux origines et motivations ambigües. Si la trame du mobile se découvre à mon goût un peu trop facilement (dès le second homicide, j’ai compris de quoi il s’agissait), ce livre a le mérite de nous faire voyager non seulement dans la Venise passée et actuelle, mais aussi dans l’ambiance délétère qui régnait en cette fin de république autonome. On comprend beaucoup mieux comment a pu sombrer en quelques années de sérénissime puissance mondiale à ville dépendante qui ne surnage que grâce aux touristes nombreux qui la visitent chaque jour.

Bien ficelé, écrit de manière à rendre l’ouvrage facile à lire, instructif, ce livre maintient les bonnes recettes du Tome 1.

Extrait choisi :

« Pisani s’introduisit dans la grande salle aux murs nus que seul ornait un chemin de croix en céramique et s’arrêté pour contempler la scène déployée sous ses yeux. On fêtait là aussi le carnaval, comme le voulait la coutume dans les couvents bénitiens de femmes.

Sur un banc, des dames âgées choisissaient des petits-fours qu’une converse leur servait sur un plateau. Deux petites filles jouaient à la balle, un jeune garçon tiré à quatre épingles, les yeux cachés derrière un loup, était plongé dans un dialogue avec une moniale que l’on entrevoyait derrière la grille du cloître. Deux autres sœurs écoutaient avec ravissement un petit ensemble à cordes d’Arlequin et de Pantalon jouer un air à la mode. » 

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