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La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr aux Éditions Philippe Rey / Jimsaan

Les NOEMES - Club littéraire

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04.05.2022

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Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...


La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr aux Éditions Philippe Rey / Jimsaan


Premier Roman Ouvrage AlumnusNouvelleAutre


Cet ouvrage a reçu en 2021 le Prix Goncourt. Il est plaisant de voir reconnaître un auteur tel que Mohamed Sarr, qui maîtrise avec une telle dextérité la langue française. Depuis longtemps je n’avais pas autant apprécié de pouvoir trouver un livre qui utilisait les vrais mots, dans leur acception première et leur sens profond, et non un assemblage de verbiages de la rue.

Pour autant, l’auteur a manqué sa cible avec moi. En effet, je n’ai jamais réussi à trouver le fil du texte et à plonger dans l’histoire ; j’ai le sentiment de frustration du lecteur qui a l’impression que l’auteur a suivi son propre cheminement d’idées sans jamais se mettre à sa place. Pour moi, un bon livre est celui qui respecte la langue utilisée, et Mohamed Sarr a franchi cette étape ; la différence avec un excellent livre est lorsque le lecteur oublie qu’il lit et s’immerge dans l’histoire, malheureusement ce n’est en l’occurrence pas le cas.


Extrait choisi :

« C’était en 2008, classe de première, dans un internat militaire situé au nord du Sénégal. La littérature commençait à m’attirer et je formais le rêve adolescent de devenir poète ; ambition tout à fait banale quand on découvrait les plus grands d’entre eux et qu’on vivait dans un pays que hantait toujours l’encombrant spectre de Senghor ; un pays, donc, où le poème demeurait l’une des plus fiables valeurs à la coterie des séductions. C’était l’époque où les filles se draguaient aux quatrains, mémorisés ou composés.

Je commençai par conséquent à me perdre dans les anthologies poétiques, les dictionnaires de synonymes, de mots rares, de rimes. J’en commis d’affreuses, qui ponctuaient de branlants hendécasyllabes pleins de « larmes blettes », de « ciels déhiscents », de « hyalines aurores ». Je pastichais, parodiais, plagiais. » 


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