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LA VALORISATION DES ACTIFS : NOUVELLES APPROCHES, NOUVEAUX DOMAINES

NEOMA Alumni

-

06.14.2023

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LES TITRES DE LA SÉRIE NEOMA S’ADRESSENT AUTANT AUX ÉTUDIANTS EN FIN D’ÉTUDES
QU’AUX PROFESSIONNELS QUI SOUHAITENT RÉFLÉCHIR SUR LES CHANGEMENTS PROFONDS
QUI AFFECTENT LE MONDE DE L’ENTREPRISE ET DE LA SOCIÉTÉ. 

AVEC L’EXPERTISE D’UNIVERSITAIRES ET DE PROFESSIONNELS RECONNUS, LE 18e OUVRAGE S’INTERROGE SUR
LA VALORISATION DES ACTIFS 
: UNE AVENTURE ANCIENNE EN PLEIN BOULEVERSEMENT.


Il sera disponible le 23 juin prochain, à partir de ce lien ou chez votre revendeur habituel !

Ne manquez pas la soirée dédicace de l'ouvrage, le 26 juin prochain !

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La valorisation des actifs des entreprises est certes un sujet financier, mais il est profondément inscrit dans l’histoire des entreprises. Les tablettes archaïques d’Uruk IV, en 3 300 av. J.-C., ont été utilisées pour la comptabilité avec des bulles contenant des « calculi », petits jetons comptables, sortes de prémices d’un premier système d’écriture sans en être pour autant la source unique selon le débat historiographique. Très vite se développe une économie patrimoniale, pour reprendre l’expression de Max Weber, autour du domaine royal (époque d’Ur III). Les tablettes archéologiques retrouvées montrent l’existence de premières bases d’un marché durant le IIIe millénaire avant notre ère, ainsi qu’une première valorisation financière. On apprend ainsi qu’à l’époque, un esclave humain a la même valeur qu’une mule, soit dix sicles (83 grammes d’argent) . Ces premières valorisations s’inscrivent plus dans une logique redistributive et patrimoniale (procès, mariage, héritage, conflits) que pour un véritable marché d’échange aux temps sumériens.


Une histoire vieille comme le monde

L’économiste Karl Polanyi évoque l’idée d’enchâssement (embedded) de l’économique dans le social ne permettant pas une comparaison avec l’époque actuelle. Cependant, les découvertes archéologiques récentes semblent montrer qu’aux temps assyro-chaldéens, les différents modes d’échanges (réciprocité, redistribution et marché) existaient bien. Un commerce, administré en grande partie, existait autour des terres agricoles et des bétails. Si les assyriologues ne parlent pas d’économie de marché, certains produits étaient L’économiste Karl Polanyi évoque l’idée d’enchâssement (embedded) de l’économique dans le social ne permettant pas une comparaison avec l’époque actuelle. Cependant, les découvertes archéologiques récentes semblent montrer qu’aux temps assyro-chaldéens, les différents modes d’échanges (réciprocité, redistribution et marché) existaient bien. Un commerce, administré en grande partie, existait autour des terres agricoles et des bétails. Si les assyriologues ne parlent pas d’économie de marché, certains produits étaient bien valorisés avec une fluctuation de cette valeur, montrant qu’elle n’était pas qu’administrée. Ainsi, entre 1750 et 1600 av. J.-C., le talent (30 kilogrammes) de laine est passé de 6 à 10 sicles. Mille ans plus tard à Babylone, la valorisation des biens immobiliers (surtout les terres) se complète de celle des biens meubles (y compris esclaves), qui servent de base aussi bien au marché des prêts entre membres d’une même famille qu’avec ses voisins. Peu d’évolutions vont marquer les 3 millénaires suivants, et il faut attendre le début des temps dits modernes pour que cet enjeu de valorisation des actifs prenne une dimension importante. C’est notamment le développement du capitalisme, et avec lui des modèles de financement des entreprises au-delà des prêts de proximité, qui permet à la valorisation des actifs de prendre une grande importance. Le développement des banques puis des bourses va accroître ce phénomène. Les normes notamment comptables vont permettre de renforcer les méthodes de valorisation qui vont s’enrichir et s’affiner au long du XXe siècle. Depuis une trentaine d’années, plusieurs phénomènes ouvrent une nouvelle ère dans les approches de valorisation des actifs, ce qui est le cœur de cet ouvrage. 


Les trois nouveaux paradigmes

Trois changements paradigmatiques marquent les dernières décennies et ont entraîné de nombreux changements dans la manière d’appréhender la valorisation des actifs. Le premier changement est le développement croissant des actifs illiquides et des sociétés non cotées. Ce double phénomène du XX e siècle, apparu à partir des années 80, illustre des changements dans les modes de financement de l’économie et des constructions patrimoniales. D’une part, même si les indicateurs boursiers ont connu un âge d’or depuis les années 70, on constate une explosion des sociétés non cotées, notamment en Europe et aux États-Unis (pas encore en Asie). Le fait d’être non coté n’empêche pas les valorisations, bien au contraire, mais nécessite des approches qui peuvent s’avérer différentes, notamment quand il s’agit d’activités à forte croissance ou à dominante technologique. Ce marché des entreprises non cotées rend de facto l’information asymétrique pour le financier souhaitant réaliser une comparabilité. Les actifs illiquides, eux aussi en forte progression, illustrent le double phénomène du poids de l’immobilier dans les patrimoines, mais aussi la diversité des outils de financements de plus en plus sophistiqués. Ce phénomène illustre des évolutions des modèles économiques et de financement impactant les approches de valorisation. Le second changement est le poids grandissant du numérique, notamment comme secteur à part entière, avec des approches de valorisations différentes (et des montants colossaux depuis le début des années 2000, portés par des multiples frôlant parfois l’irrationnel – phénomène classique à toute révolution industrielle, mais encore plus marqué aujourd’hui du fait de la mondialisation notamment des marchés financiers). Par ailleurs, le numérique (notamment l’intelligence artificielle, le big data et l’informatique quantique) apporte des outils nouveaux pour permettre les valorisations d’actifs, y compris en dehors du secteur numérique. Le troisième changement est le poids devenu très important des actifs immatériels... Ils sont passés de 10 % de la valeur des grandes entreprises du S&P 500 dans les années 70, à 90 % dans les années 2020. Il s’agit sûrement ici du changement le plus puissant, même s’il est impacté également par les deux précédents. Depuis plus de trente ans, la valorisation des actifs immatériels a beaucoup progressé, notamment sur des actifs tels que les marques, les bases de données, les relations commerciales ou le capital humain, avec encore beaucoup d’innovations récentes dans ces domaines. 


Un domaine clé pour la valorisation

Bien que les normes comptables internationales ne permettent pas de refléter tous ces actifs, qui peuvent être partiellement ou implicitement inclus dans le goodwill (valeur incorporelle d’une société), leur valorisation et leur explication extra-comptable est une réalité et leur appréciation est clé dans la valorisation d’une organisation. Plus récemment, de nouveaux domaines de valorisation se développent, telles les contributions volontaires (bénévolat ou mise à disposition de biens mobiliers comme immobiliers), la raison d’être des entreprises, l’impact green ou encore la biodiversité. Les lois et règlements internationaux en cours d’implémentation, comme la taxonomie, risquent de continuer à bouleverser structurellement les actifs valorisables dans les états financiers des organisations. 


Sommaire
Les co-auteurs
Table des matières.pdf
 Charles Daussy | enseignant-chercheur en contrôle de gestion à NEOMABusiness School
  • Guillaume Genetay | Managing Director - Head of Risk for Private Markets at Edmond de Rothschild 
 Pascal Delage (PGE 05) | Managing Director, responsable des risquespour les actifs illiquides au sein d’Edmond de Rothschild
 Stéphane Dubreuille | directeur de l’Executive Education et professeur definance à NEOMA Business School
 Arthur du Mesnil (PGE 18) | directeur associé chez Calmon Partners
 Stéphane Fourneaux | professeur associé de finance à NEOMA BusinessSchool et responsable pédagogique du mastère Analyse Financière
Internationale
 Jean-Michel Huet (PGE 97) | associé chez BearingPoint
 Stéphane Karm | directeur de la modélisation quantitative et de l’analysedes risques chez GE et Adjunct Professor à NEOMA Business School
 Catherine Karyotis | professeure de finance, responsable du programmede formation continue Objectif Manager de NEOMA Business School
 Isabelle Miroir-Lair | professeure associée à NEOMA Business School
 Viviane Neiter (PGE 80) | experte en gouvernance d’entreprise
 Alexia Patrinos (PGE 00) | fondatrice de Good Reason Why
 Franck Pignède (PGE 14) | directeur chez Eight Advisory
 Maria Ruiz Garcia | professeure de finance à NEOMA Business School,directrice du MSc Finance, Investment & Wealth Management
 Yassine Soualih (PGE 14) | directeur en Private Equity
 Sara Ain Tommar | professeure de finance à NEOMA Business School
 Jérôme Verny | professeur en transport, logistique et supply chain àNEOMA Business School, fondateur et directeur de l’Institut de rechercheen transport et logistique innovante Mobis


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