Le Général a disparu, de Georges-Marc Benamou
Chaque mardi et samedi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Le Général a disparu, de Georges-Marc Benamou, aux éditions Grasset
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
29 mai 1968. En pleine crise sociale, le Général de Gaulle, Président de la République, disparait vers Baden-Baden sans avertir quiconque de son gouvernement. Il laisse ce dernier en plan, se débrouiller seul face à la gronde du peuple. Georges-Marc Benamou s’imagine la réaction que chacun des dirigeants a pu avoir à ce moment, entre les phases d’incertitude, voire d’inquiétude sur la santé et même la vie du Général, les luttes entre factions pour s’arroger le pouvoir et – ne serait-ce que momentanément – être calife à la place du calife, et la nécessité de garder les apparences et faire tourner la boutique en l’absence du grand patron. L’auteur s’installe aussi dans le flux de pensées du personnage central, ses atermoiements, ses certitudes battues en brèche, sa volonté de tout balancer en même temps que sa raison de devoir maintenir le pays à flot. Nous ne saurons probablement jamais ce qu’il s’est réellement passé au plus haut niveau du gouvernement pendant ces quelques jours critiques. Cependant, la théorie de l’auteur vaut la peine d’être acceptée comme aussi plausible que toute autre. Un bonne fiction d’anticipation a posteriori. Extrait choisi : « Il avait tourné en rond toute la journée dans son bureau ; et ni les huissiers, ni les aides de camp, ni même les éminences du Palais n’avaient osé le déranger. Alors à tour de rôle, et sans plus rien respecter des usages de la présidence, ils se courbent et tentent, à travers l’épaisse double porte, d’ausculter son humeur. Si, après avoir frappé à la porte, il s’arrête de tourner, on peut faire une tentative pour lui parler, lui faire passer un parapheur d’urgences à signer. S’il continue à tourner, c’est risqué. A quoi bon le déranger, se faire rabrouer, pire : découvrir ce spectacle. Un fantôme. » ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
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