Le règne du Vivant d'Alice Ferney, aux Éditions Actes Sud
Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Le règne du Vivant d'Alice Ferney, aux Éditions Actes Sud
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Ce roman est une ode à la beauté des mammifères marins, et plus particulièrement des baleines. Rédigé sous la forme d’un reportage sur la vie de militants écologistes en lutte contre les baleiniers japonais, il arrive à prendre le recul nécessaire pour ne pas sombrer dans le fanatisme et au contraire répandre auprès du lecteur une tendresse et une douceur apaisantes. Alice Ferney réussit ici à assembler la prise de position affirmée, le roman, le documentaire et la poésie en un seul ouvrage. A lire pour se reposer l’esprit. Extrait choisi : « Penchés au-dessus de l’eau, deux hommes en shorts effrangés, aux torses et aux pieds nus, remontent une ligne. Trois autres dans la même tenue misérable s’affairent sur le pont au milieu des grands barils habillés de sacs plastique dans lesquels ils font entrer, en les enroulant avec application, les mètres et les mètres du fil de nylon. La mécanique des bras ne s’interrompt pas, une main puis l’autre qui avance et tire et lâche puis y retourne, et bientôt la proie apparaît contre la bordage. Les pêcheurs lui sourient : le gros poisson est un billet de banque, un bon repas pour leurs familles. Ils sont diablement contents qu’il ait mordu. Puis ils rient carrément, dans l’effort qu’ils font pour hisser leur prise qui pèse et se débat. C’est un triste spectacle. Le rire et la souffrance. Inconscience ou cruauté ? Je voudrais le savoir. La frontière qui place d’un côté l’homme dont ils respectent la vie, de l’autre l’animal qu’ils tuent sans culpabilité, est-elle poreuse ? Un tel partage est-il un leurre ? Chaque crime porte-t-il en lui-même la possibilité de tous les autres ? Le petit requin n’a pas acquis leur considération morale. Pourquoi ? Et pourquoi des millions de gens qui veulent vivre ne pensent-ils pas à la valeur intrinsèque de la vie ? Cécile a raison, voilà qui en dit long sur le danger que représente l’homme lâché dans la nature. » ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
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