Le suspendu de Conakry, de Jean-Christophe Rufin

Jean-Christophe Rufin, romancier classique à succès, à la saveur souvent orientaliste, lauréat de nombreux prix littéraires, diplomate et Académicien, se lance dans un nouveau style : celui du roman policier loufoque. Mettant en scène un personnage improbable, il emmène son lecteur dans une enquête à rebondissements où tout se déroule de travers. 

Ce style nouveau, qui qui a lu Rouge Brésil et autres L’Abyssin, est déroutant. Au demeurant, il est plutôt réussi et atteint pleinement son objectif d’amuser le lecteur tout en le captivant jusqu’à la dernière page. Même si l’ouvrage se suffit à lui-même, on attend vivement la suite.

Extrait choisi :

« Il était midi quand le chauffeur déposa Aurel, membre du service consulaire de l’ambassade, à l’entrée de la marina. Malgré sa petite taille et ses membres fins, il lui fallut déployer beaucoup d’efforts pour s’extraire de la voiture. C’était une Clio à deux portières, le véhicule le plus modeste et le plus déglingué du service, le seul que son patron, le consul Général, l’autorisât à utiliser. Aurel se comportait comme s’il s’était agi d’une grosse berline : il faisait basculer le siège du passager et s’asseyait sur la banquette arrière prévue pour un enfant en bas âge. Il s’installait avec dignité, les genoux à la hauteur du menton et la tête touchant le plafonnier. Il en ressortait avec le même air d’importance. »

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