Chaque mardi et samedi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Les forêts de Ravel, de Michel Bernard, aux éditions de la Table Ronde
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Michel Bernard part de la situation historique dans laquelle Maurice Ravel se présentait au milieu de la Grande Guerre pour imaginer tout ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ce formidable compositeur et pianiste : comment des tribulations au milieu des champs désolés de l’Est de la France l’ont amené à concevoir ses concertos et sonates, comment la musique l’a aidé à s’évader de l’enfer des tranchées de 1914-18. Ce roman débute d’un concept très beau, et bénéficie d’une ambiance fortement poétique. Je regrette cependant qu’il traine parfois en longueur et en vague à l’âme. Même si le contexte de la guerre ne prête pas à la joie, la tristesse qui se dégage de cet ouvrage ne me semble pas correspondre à la légèreté qui transparait dans les œuvres de Ravel. Mais je peux comprendre que cette nostalgie plaise à nombre de lecteurs. Extrait choisi : « Au milieu du mois de mars 1916, dans les rues de Bar-le-Duc, coiffé du casque des artilleurs dont la plaque frontale figure deux fûts de canon entrecroisés et vêtu d’une pelisse qui le faisait paraître un ours, un petit ours d’un mètre soixante et un, Maurice Ravel tenait et tournait à force de bras le grand volant d’un poids lourd de l’armée française. C’était un camion Ariès, un de ces engins que la France, transformée en immense complexe de constructions d’obus, de canons, de fusils, d’armes automatiques et autres machines de guerre, sortait alors en grande série des centaines d’usines organisées à la hâte, pour nourrir, la guerre durant, la guerre elle-même. » ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
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