Les roses de la nuit de Arnaldur Indridason, aux éditions Métailié Noir

Arnaldur Indridason est un des grands auteurs islandais contemporains de polar. Dans son style nordique typique, il nous emmène dans la noirceur de la nuit de son pays et tire profit de cette ambiance si particulière de l’Islande pour porter immédiatement son lecteur dans le froid, la torpeur et le vide ambiants. Il nous montre que la vie islandaise n’est pas plus calme ni plus juste que celle que nous pouvons endurer en Occident. Partant d’un cadavre de jeune fille trouvé par un couple d’amoureux dans un cimetière, il nous fait découvrir le monde de la drogue, de la prostitution et de l’exil des campagnes vers les villes qui sévit dans son pays. Et ses principaux personnages ne sont jamais innocents : père défaillant, entrepreneur sans scrupule, enfants sans repères… Un style haletant, une scène prenante, une issue à laquelle on n’ose croire tant elle est chargée de désespoir. Bref, un auteur sui mérite qu’on le lise.

Extrait choisi :

« La porte du four s’ouvrit sans bruit, huilée par la graisse animale qui s’y était déposée depuis qu’on l’avait installée. Herbert avait cessé d’appeler à l’aide. Allongé dans le grand tiroir, le corps bloqué par la grille, il pouvait à peine bouger. Il se raidit en voyant quelqu’un entrer. La silhouette s’avança et s’arrêta juste au-dessus de sa tête. Les yeux du captif scrutaient l’obscurité, distinguant tout juste des formes sombres. Les deux hommes se regardèrent un long moment. L’individu tenait à la main un objet que Herbert n’arrivait pas à identifier. Il le posa et s’accroupit sans dire un mot. Ils continuaient à se regarder. » 

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