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Noces, d'Albert Camus, aux éditions Folio

Les NOEMES - Club littéraire

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06.27.2023

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Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...


Noces, d'Albert Camus, aux éditions Folio


Premier Roman Ouvrage AlumnusNouvelleAutre


Ce recueil d’essais (et Albert Camus insistait beaucoup sur le fait que c’étaient des essais, donc non finalisés) est relativement méconnu : quand on cite l’auteur plus souvent viennent en mémoire L’Etranger et La Peste. Pourtant il devrait être beaucoup plus mis en avant ; en effet il allie la narration sans fard ni clémence de la vie quotidienne en Algérie et le traité de philosophie sur le comportement humain. De plus il est typique du style d’Albert Camus : lorsque pour la première fois on m’a lu un extrait sans me donner le nom de l’auteur ni de l’ouvrage, j’ai reconnu à la première phrase qui en était à l’origine.

Le lecteur pourra parcourir cet ouvrage à son rythme et selon ses envies : dans le métro pour se divertir de la mentalité des Oranais, comme livre de chevet pour reposer son esprit, comme recueil de méditation, qui sait encore… Je recommande de le prendre dans la présente édition, qui transcrit la version originale de 1953 sans les modifications ultérieures qui ont pu être apportées par l’auteur à ce qui demeureront toujours des essais.


Extrait choisi :

" On peut trouver à Oran :

  1. Des cafés au comptoir verni de crasse, saupoudré de pattes et d’ailes de mouches, le patron toujours souriant, malgré la salle toujours déserte. Le « petit noir » y coûtait douze euros et le grand, dix-huit.
  2. Des boutiques de photographes où la technique n’a as progressé depuis l’invention du papier sensible. Elles exposent une faune singulière, impossible à rencontrer dans les rues, depuis le pseudo-marin qui s’appuie du coude sur une console, jusqu’à la jeune fille à marier, taille fagotée, bras ballants, devant un fond sylvestre. On peut supposer qu’il ne s’agit pas de portraits d’après nature : ce sont des créations.
  3. Une édifiante abondance de magasins funéraires. Ce n’est pas qu’à Oran on meure plus qu’ailleurs, mais j’imagine seulement qu’on en fait plus d’histoires. "  


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