Omaha de Norman Ginzberg, aux éditions Héloïse d’Ormesson

Pour ce roman écrit en français, Norman Ginzberg s’est inspiré initialement de l’histoire de son père : d’origine allemande, il a débarqué sur les plages de Normandie en 1944 au sein de l’armée américaine. De là, il a imaginé deux frères engagés sur le front, chacun bataillant pour un camp : allemand ou allié. Se pose la question de comment chacun peut agir face à l’ennemi, surtout s’ils risquent à un moment de se trouver confrontés l’un à l’autre. 

Ce roman est une analyse très fine des faiblesses et héroïsmes des hommes, qui montre que dans la guerre, les victimes sont non pas ceux qui la dirigent, mais ceux qui l’exécute ou tentent de l’éviter.

Extrait choisi :

« Tout en avançant d’un pas lent, le doigt sur la gâchette de son BAR, il pensait à Karl. Etait-il dans les parages, engagé dans une lutte sans merci contre les colonnes de Sherman ou de Churchill ? Avait-il déjà été blessé ou tué à quelques miles seulement de son cadet ? Et qu’éprouvait-il, lui, en pensant à son jeune frère ? Plus encore que les balles allemandes, Walton redoutait le moment où il devrait donner l’ordre à sa section de tirer sur un char qui pourrait abriter son propre frère. Il se dit alors que la seule vie qui comptait pour lui était celle de Karl. » 

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