Opération Napoléon d'Arnaldur Indridason, aux éditions Métailié Noir

Les écrivains scandinaves sont réputés en France pour leurs romans noirs. Arnaldur Indridason est probablement le maître islandais en la matière.

Dans ce livre, le lecteur est porté malgré lui dans le cynisme de la fin de la seconde Guerre Mondiale, les arrangements mesquins entre ennemis pour que chacun puisse tirer profit des victimes (le plus souvent civiles) et la difficulté de chaque gouvernement d’assumer ses fautes et erreurs, même 50 ans après. Je ne vous raconterai pas à quoi correspond l’opération Napoléon, il vous faudra pour cela tourner la première page (les autres suivront naturellement) ; tout ce que je vous révèlerai est qu’en 1945 un bombardier allemand avec des officiers américains s’écrase dans un glacier islandais…

Le sens du suspense, la précision des mots, la faculté de faire ressentir les émotions de la part d’Arnaldur Indridason sont telles que vous pourriez bien en faire un de vos auteurs favoris.

Extrait choisi :

« Une succession d’images atroces se bousculaient dans sa tête. Elle revit l’éclat des yeux de Runolfur s’éteindre subitement au moment où la balle pénétrait dans son front, entendit le gémissement du deuxième projectile et le vit heurter la porte dans un bruit mat. Son oreille la faisait souffrir ; elle saignait. Ses pensées se projetèrent soudain vers son frère, sur le glacier : ces hommes avaient dit qu’il était mort. Elle se souvint de ses dernières paroles : des soldats armés, un avion. Quelques minutes plus tard, deux hommes avaient fait irruption chez elle, et tenté de la tuer. » 

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