Qu’est-ce qui a changé avec le Covid ?

Dans le cadre d’une conférence exceptionnelle organisée autour des enjeux de la formation supérieure et de l’entrepreneuriat, Jean-Michel Huet (PGE 97), directeur éditorial de la collection de livres NEOMA chez Pearson, a rassemblé les auteurs des trois derniers ouvrages écrits ou publiés durant la crise sanitaire.

L’objectif : identifier les évolutions vécues depuis ces deux dernières années.

Dédié au management de la santé, Santé et management met en lumière les enjeux et les défis auxquels l’univers de la santé doit faire face dans un monde post-Covid. « Nous avons essayé de dégager quelques pistes sur l’accès aux soins avant, pendant et après le Covid, à la lumière de l’innovation inversée », explique le docteur Bruno Boyer, président de la section Santé publique du Conseil national de l’Ordre des médecins. Le Covid a dans un premier temps permis de lever les freins psychologiques aussi bien du côté des médecins que du côté des patients pour le déploiement de la téléconsultation. D’abord utilisée par les généralistes, elle a très vite été adoptée par les spécialistes comme les psychiatres, les pédiatres, les ophtalmologues ou les dermatologues, avec un remboursement de la Sécurité sociale assuré à 100 %. Pour Maryline Thenot, professeure et membre de la Chaire de Bioéconomie de NEOMA BS, « la téléconsultation est la grande gagnante de la crise sanitaire, mais pour continuer à se développer et répondre aux besoins, un certain nombre de conditions sont à remplir. » Il convient de poursuivre la réduction de la fracture numérique afin de donner accès à tous les patients à ce type de consultation et de former tous ceux qui ne seraient pas à l’aise avec les outils numériques. 

INNOVATION ET TRANSFORMATION DU SECTEUR DE LA SANTÉ
Audrey Weinert (CESEM 19 et MS BDCGC 20), confirme le dépassement des 15 millions de téléconsultations sur Doctolib en janvier dernier, mais pointe également du doigt la fracture numérique : « On dit que la télémédecine peut contrer les déserts médicaux, mais on voit bien que ces derniers se situent dans les zones blanches, donc là où l’accès au numérique et à Internet n’existe pas forcément. » Il existe par ailleurs une problématique autour de la traçabilité et de la confidentialité des données. « La téléconsultation, oui, mais à condition qu’elle permette toujours le respect de l’éthique professionnelle », souligne Maryline Thenot. La télémédecine reste de la médecine. La responsabilité, le soin, l’empathie, le souci ultime de l’intérêt du patient en demeurent les fondamentaux. Pour Bruno Boyer, « le respect des actes déontologiques qui encadrent les actes de médecine est une condition nécessaire. Notre souci partagé est de construire un cadre. » Le patient a aussi développé une nouvelle approche en se considérant également comme acteur : il souhaite être respecté, avoir accès aux soins et être informé. Du point de vue du recrutement du personnel soignant, 15 000 postes ont été annoncés par le gouvernement mais restent vacants. Pour Florence Tantin (EMBA 15), directrice honoraire d’hôpital et coach, « il s’agit maintenant de redonner du sens au métier hospitalier pour  permettre de recruter du personnel compétent. »

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