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Rami Adwan (PGE 97) : par amour du Liban !

NEOMA Alumni Mag

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11.02.2022

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Nommé au poste stratégique d’ambassadeur du Liban en France à quarante-deux ans seulement, Rami Adwan croit en son pays. Faisant à ses visiteurs les honneurs de son bureau, il est fier de faire admirer des meubles et objets en bois fruits du travail d’ébénistes et designers libanais. Portrait d’un passionné, amoureux de son pays, qui conserve un souvenir ému de ses années NEOMA.


Rami Adwan (PGE 97), ambassadeur du Liban en France

Devenir ambassadeur, était-ce une vocation précoce ? Ou une ambition qui a mûri au fil du temps ?
Ni une vocation, ni une ambition. Car s’il faut être un ambassadeur ambitieux, il ne faut pas avoir l’ambition d’être ambassadeur ! Mon parcours m’a mené à ce métier alors que je n’y étais pas spécialement destiné. Je suis né en 1975 au Liban, en pleine guerre civile. Ma vie a été ponctuée d’allers- retours vers des pays d’accueil jusqu’à l’âge de quinze ans ; j’ai alors passé deux ans en France. J’y suis retourné naturellement pour ma prépa. Une école de commerce me paraissait le meilleur moyen d’étancher ma soif d’ouverture sur le monde et d’avoir accès à de multiples métiers pour travailler en lien avec le Liban. NEOMA a été pour moi un espace de liberté et de découvertes. Les problématiques transversales que j’y ai étudiées sont plus que jamais d’actualité : mon premier stage portait sur le recyclage sur un site industriel. Mon échange aux États-Unis, à l’université hébraïque de Brandeis, m’a incité à renforcer ma culture générale. À la fin de ma scolarité, j’aurais pu rejoindre une banque, mais ma tentation de travailler pour le service public allait croissant. J’ai poursuivi par une formation en relations internationales et un Master en politique comparée à Sciences Po, qui m’ont permis de travailler à la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) puis d’étudier en Afrique du Sud, tout en potassant le concours des affaires étrangères du Liban. Je l’ai réussi en étant accepté en parallèle au cycle international long de l’ENA : je suis devenu diplomate et énarque en même temps. De retour au Liban, j’ai rejoint le ministère des Affaires étrangères, après une brève incursion à celui de l’Énergie et de l’Eau.


Vous êtes ensuite en poste à l’ambassade du Liban en Roumanie puis aux Pays-Bas… Deux expériences sans doute très différentes ?
Oui, même si dans les deux cas, j’ai été numéro deux de l’ambassade. La Roumanie est un pays latin d’une extrême richesse humaine, proche de nous et très différent à la fois. Il faut être diplomate pour apprendre à apprécier cette nation car elle est souvent victime des clichés stupides véhiculés sur ses communautés – les Roms par exemple. Ce poste m’a aussi fait découvrir l’Europe de l’Est et ses problématiques énergétiques. En 2006 déjà, nous avions des coupures de gaz à l’ambassade et dans tout Bucarest en raison des ruptures de livraison des pays voisins. J’ai ensuite rejoint pour cinq ans les Pays-Bas, qui abritent de nombreuses organisations internationales : l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, la Cour pénale internationale, les Tribunaux spéciaux, etc. Le Tribunal spécial sur le Liban ayant lancé ses travaux en 2009, mon poste était éminemment politique. Les Pays-Bas jouissent d’une bonne gouvernance, grâce à laquelle ils sont devenus rapidement la nouvelle plaque tournante de la finance européenne après le Brexit. Leur secteur privé est redoutablement efficace et leur secteur public d’une transparence exceptionnelle. Peuple de voyageurs bâtisseurs, les Hollandais ont une vision claire de leur société et vivent en harmonie malgré une densité de population élevée, comparable à celle du Liban. Un modèle inspirant ! De retour dans mon pays, j’ai ensuite été trois ans directeur du cabinet des Affaires étrangères avant d’être nommé ambassadeur en France, en septembre 2017.


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