Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois, aux éditions de l'Olivier
Chaque mardi et samedi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois, aux éditions de l'Olivier
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Incarcéré depuis deux ans pour un méfait qu’il a reconnu (mais dont on ignore la teneur précise jusqu’à la presque fin), un homme fait le bilan de sa vie : ses origines, ses parents, son enfance, sa vie professionnelle et sentimentale, ses joies et ses peines. Il analyse aussi les raisons qui l’ont poussé à se trouver dans cet espace confiné en compagnie d’un Hell’s Angel bien plus philosophe que son gabarit et son langage rustre le laissent paraître. Jean-Paul Dubois montre avec une grande qualité d’introspection que toute vie – fût-elle la plus banale – est une véritable source d’apprentissage philosophique, et qu’elle peut à tout moment bascule du fait d’un simple grain de sable. Une grande force que d’avoir su décrire avec gaieté une vie ratée. Extrait choisi : « C’est l’heure de Patrick, cette routine à laquelle je ne parviens pas à m’habituer. Il enlève le tissu posé sur la cuvette, dégrafe son pantalon, s’assoie et me regarde fixement tout en produisant un effort de poussée qui fait gonfler les veines de son visage. Le bruit d’un galet qu’on jette dans de l’eau profonde annonce la fin de la première livraison. « Je ne sais toujours pas quand je passe au tribunal pour mon histoire. Je me demande si je ne devrais pas changer d’avocat. Celui que j’ai me plaît pas. C’est le genre boys band avec des mocassins à glands. Je te jure. La dernière fois que ce con s’est pointé chez le juge avec des pompes à glands et des socquettes de cheer-leader ». Un silence accompagné d’une nouvelle poussée, le galet, expiration, expression de relâchement sur le visage. « Je vais le dégager ce mec, je le sens pas. Non, ce qu’il me faut à moi, c’est une brutasse, un avocat genre mafieux qui rien qu’en entrant dans la pièce fout le doute au juge. Tu vois un dingo comme Javier Bardem ou l’autre là, machin… Tommy Lee quelque chose. Pas l’autre danseuse avec ses chaussures de ballerine. » ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
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