Traité sur l'intolérance de Richard Malka, aux éditions Grasset

Richard Malka est l’avocat qui a représentait Charlie Hebdo lors du procès sur l’attentat dont la revue et ses journalistes ont été les victimes ; il est donc prévisible qu’il jette l’opprobre sur les auteurs de cet attentat. Cependant, dans ce court essai qui se lit en moins d’une journée, Richard Malka tente de faire l’analyse du raisonnement religieux qui a mené ceux-ci à passer à l’acte. Richard Malka n’accuse pas l’Islam, tout au contraire : il expose comment, selon lui, la voie de Mahomet et le Coran ont été dévoyés par quelques personnages politiques qui – sous couvert de se conformer parfaitement à la religion – ont détourné l’interprétation du Coran à leur propre profit… et cela continue ! Pour lui, les premières victimes sont les musulmans eux-mêmes.

Un livre très instructif qui donne une vision (personnelle) claire et pédagogique de ce qu’est la véritable religion musulmane et de la manière dont elle est maltraitée par certains pour justifier des abominations.

Extrait choisi :

Ce n’est que cent cinquante ans après la mort de Mahomet que des juristes, s’inquiétant des contradictions du Coran, ont inventé la théorie de l’ « abrogation » des versets pacifiques par les versets guerriers. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’on était passé d’une logique d’alliance entre tribus en Arabie à la construction d’un empire par les Abbassides à partir d’une grande capitale, Bagdad. Le contexte a totalement changé. Les califes avaient besoin d’un livre de conquête et les enseignements pacifiques de Mahomet ne les arrangeaient pas, alors ils les ont abrogés. Autrement dit, des hommes ont modifié le Coran tout en prétendant ne pas le faire. Or, à cette époque-là, on ne comprenait déjà plus rien de la société tribale de Mahomet.

Si je vous remettais le discours d’un homme politique prononcé il y a cent cinquante ans parlant à ses électeurs de la Creuse, vous comprendriez les mots mais pas la moitié de ce à quoi ce discours faisait référence, son sens véritable.

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