Tu montreras ma tête au peuple de François-Henri Désérable, aux éditions Gallimard

Un choix de thème un peu morbide, mais qui s’avère in fine si amusant… François-Henri Désérable s’est inspiré de la mort de différents personnages de la Révolution et a imaginé les instants qu’ils ont vécu juste avant de perdre la tête (au sens propre du terme). Sous sa plume, nous rencontrons des personnages guillerets, tristes, inquiets ou soulagés, mais souvent réfléchis sur leurs actions et ce qui les a amenés à cette situation, et toujours sereins et fiers de à quoi ils sont parvenus. Grâce à un style fluide, dynamique et gai, l’auteur nous donne une belle leçon sur la manière dont nous devons assumer nos actes et ne jamais regretter d’avoir fait – ou de n’avoir pas fait – quelque chose.

Ce recueil de petites histoires romancées, plus qu’un véritable roman en soi, mérite d’être gardé à son chevet et d’être régulièrement relu pour nous aider à prendre du recul par rapport à nos petits (et gros) remords.

Extrait choisi :

« 12 août 1793

Il y a une chose dont on ne l’a pas encore privée : la nourriture. C’est qu’il faut la garder en vie jusqu’à un éventuel procès. Elle semble, sur de point, jouir d’un traitement de faveur : du café pour le petit déjeuner, du poulet et des légumes pour le déjeuner, un bouillon pour le dîner, des pêches en dessert, et de l’eau minérale de Ville-d’Avray. » 

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