Comme l’indique le sous-titre de l’ouvrage, Antoine de Saint-Exupéry et Henry de Ségogne, l’amitié malgré tout, ce livre raconte – avec une grande sensibilité – la relation d’amitié qui liait ces deux amoureux du ciel : l’un à travers les ailes d’un aéroplane, et l’autre par le biais des parois rocheuses qu’il escaladait.  Ces deux hommes aux ambitions contrariées (ils voulaient tous deux devenir officiers de marine) et s’affichant comme éternels insatisfaits, ont traversé les années et les séparations avec ce plaisir indéfectible de se retrouver et de se dire en face les choses que l’on appelle l’amitié.

Un très joli ouvrage, qui montre avec simplicité combien l’amitié est plus forte que tout.

Extrait choisi :

«Entre la passion d’Henry pour l’alpinisme et celle d’Antoine pour l’aviation, il y avait pourtant bien des points communs. L’un et l’autre aimaient s’extraire par le haut du monde des hommes et voir, tout en bas, leurs embarras réduits à leurs dimensions minuscules. Ils aimaient la vie désencombrée – tenir tout son avoir dans un sac ; ils aimaient les départs avant les premières lueurs de l’aube, quand les gens honnêtes dorment encore ; ils aimaient les regards anxieux vers le ciel incertain, les paroles espacées entre équipiers, les étoiles qui s’éteignent les unes après les autres, la mort qui rôde et s’approche parfois, mais que l’on parvient à écarter d’un coup de piolet ou de manche à balai. Le soir, de retour au gîte, lorsque l’on s’émerveille d’être encore vivant, ils aimaient la saveur toute particulière de la cigarette allumée entre les mains jointes en forme de conque.» 

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