Les huit nouvelles de cet ouvrage ont deux éléments en commun : le thème de la voix, et l’utilisation du mot « canoës » dans le texte. Comme l’indique l’auteure, l’écriture de ce recueil a débuté au moment-même où toutes les bouches se cachaient derrière un masque en mars 2020, début de la crise sanitaire de la COVID-19.

A l’exception d’une nouvelle – Un oiseau léger – qui fait preuve de grande sensibilité et qui prend le lecteur au corps, je n’ai pas réussi à accrocher avec ce livre : la logique des histoires me dépassait et je n’arrivais pas à trouver le fil conducteur. J’en avoue ma frustration et ma déception, car j’avais beaucoup aimé un de ses précédents ouvrages, Réparer les vivants.

Extrait choisi :

« La luminosité de la salle du restaurant baisse et ma place est plongée dans l’ombre comme si les spots du plafond avaient claqué. Dans mon assiette, les linguine, par un jeu de contraste entre les matières, sont devenues des algues vertes, presque phosphorescentes, enchevêtrées. Une pelote d’herbes aux coquillages lacustres qui m’évoque aussi, maintenant que j’y pense, les linéaments du cerveau tels qu’ils sont dessinés sur les coupes sagittales des vieux manuels de sciences naturelles, ces circuits mnésiques sinueux comme des fils électriques, ces autres anneaux. Lentement je les démêle, je piste leur trajectoire, je les travaille de ma fourchette. » 

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