Liliana Magrini, Vénitienne de naissance et de cœur, amante de l’écrivain Louis Guilloux, traductrice de Camus, a écrit en 1953 – et en français – cette véritable déclaration d’amour à la Cité des Doges. Le livre est ressorti en 2021 avec une introduction de Marie-Christine Jamet et une postface de Suzel Berneron.

Par ce carnet, le lecteur se promène tout au travers de Venise, de ses ruelles et canaux, de ses ponts et soupiraux, de ses marches et esplanades. Si depuis les années 1950 la population de la cité lacustre a quelques peu changé – on n’y trouve plus les rémouleurs et les enfileuses de perles sont désormais rares – l’ambiance à la fois humide et rayonnante, discrète et extravertie de Venise, est toujours présente avec 70 ans d’écart. C’est une manière inattendue de (re)-découvrir Venise…

Extrait choisi :

« Tout en marchant vers les Giardini, je ne voyais devant moi qu’un lumineux brouillard où flottaient des briccole estompées, et une lame miroitante : au passage des vaporetti, se détachaient de cette lame quelques diamants de lumière qui dansaient dans le remous. Sur l’esplanade avant les Giardini, soudain, des couleurs ont éclaté, rouge, blanc, azur, vert : les manèges, et un grand autobus vermeil et jaune. Tout étincelait dans le soleil, au milieu d’enfants qui jouaient, de fillettes aux foulards vifs et au manteau entrouvert, dans le bruit des voix, des coups de ballons, du roulement des patins à roulettes. » 

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