Ces deux nouvelles (« Tempête » et « Une femme sans identité ») font avancer le lecteur dans une profonde réflexion sur les sentiments humains et ce qui les pousse à accomplir des actes extraordinaires ; extraordinaires, dans le sens où ils sortent de l’ordinaire et peuvent paraître insensés aux yeux des autres. J.M.G. Le Clézio nous fait sentir combien la frontière entre la raison et la folie (la déraison) est ténue, et pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre de juger autrui avant de connaître leur véritable histoire. N’est-ce pas la tempête qui apporte le calme en chacun de nous ? Pouvons-vous vivre sans identité ou bien la construisons-nous nous-mêmes au fil du temps ? Beaucoup de questions s’ouvrent, auxquelles il nous appartient d’apporter notre propre réponse, dans ce livre lui-même hors du commun.

Extrait choisi :

« La tempête me prête sa rage. J’ai besoin de ses cris d’orfraie, de ses soufflets de forge. C’est pour la tempête que je suis revenu dans cette île. Alors, tout se referme, les humains disparaissent dans leur maison, ils ferment les volets et ils barricadent les portes, ils se recroquevillent dans leurs coquilles, dans leurs carapaces. Ils ont disparu aussi, les touristes au visage enfariné, leurs poses, leurs mimiques, leurs minauderies. Les filles en minishort sur leurs vélos, les garçons en quad, leurs lunettes Polaroid, leurs sacs à dos, leurs appareils photo, ils sont retournés en ville, dans leurs condominiums, dans leurs pays où il n’y a jamais de tempête. » 

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