Des nouvelles du front de Nicolas Chaudin, aux Éditions Le Passage

Ce recueil présente cinq nouvelles de qualité inégales, et c’est bien dommage. Si certaines apportent un certain piquant et emmènent le lecteur au travers d’un voyage dépaysant et divertissantes, d’autres se montrent sous un jour si alambiqué qu’il faudrait presque un dictionnaire pour comprendre le sens premier, second, troisième… caché de chaque phrase. C’est comme si l’auteur avait voulu trop bien faire et avait oublié que les meilleurs plats sont probablement les plus élaborés, mais qu’ils doivent pour cela montrer la plus grande simplicité. Et ici, le style montre trop sa complexité. Je n’en veux pas pour autant à l’auteur car il a le mérite d’avoir voulu essayer et je suis certain qu’il saura tirer bénéfice de cette erreur. Et il le montre d’ailleurs dans certaines de ses nouvelles qui, je le rappelle, ont un grand intérêt.

Extrait choisi :

« En haut lieu, on s’inquiétait. La conscience de ce que l’immortalité d’un tératologue austro-hongrois ne pouvait être que relative décida le rectorat à flanquer l’immortel relatif d’un suppléant éventuel. L’ardeur des causes désespérées anima les recherches. On éluda soigneusement les servitudes du sacerdoce. C’est dire avec quel empressement on se dispensa de définir le profil du candidat. On s’en remettait à la Providence, et celle-ci se montra moins chienne qu’à l’accoutumée : un service parisien de traumatologie laissait au tapis un interne mélancolique ; on mit le grappin dessus » 

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