Expo 58 de Jonathan Coe, aux Éditions Gallimard
Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Expo 58 de Jonathan Coe, aux Éditions Gallimard
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Au travers de ce roman d’espionnage, Jonathan Coe nous fait entrer dans l’ambiance un peu surannée créée par le mélange entre la douceur de vivre belge, la libération des sentiments des années 1950, la volonté de démonstration des meilleures inventions nationales au sein de l’Exposition Universelle, la méfiance créée par la guerre froide, et l’humour britannique. Bruxelles est l’épicentre d’une révolution intellectuelle, d’un jeu de dupes aux multiples facettes et de luttes intestines entre sentiments et raison. Si le thème central est bien une affaire d’espionnage, tout le piment de cet ouvrage est créé par la capacité extraordinaire de Jonathan Coe à faire preuve d’autodérision, sans jamais sombrer dans le ridicule. Un livre très fin et subtil. Extrait choisi : «Ils ne mirent guère plus d’une demi-heure pour parcourir les trente-cinq kilomètres qui les séparaient de Wijgmaal, où l’arrivée de la voiture russe fit sensation. C’était une banlieue somnolente, coupée en deux par un fin ruban bleu-vert qui n’était autre que le Dyle. Une demi-douzaine d’enfants jouaient sur le terrain herbu qui leur était réservé, près du pont, mais ils abandonnèrent leur partie dès que les visiteurs apparurent. « Kom kijken ! Kom kijken ! »criaient-ils à tous leurs camarades en trottant à hauteur de la voiture pour effleurer sa carrosserie comme on le ferait d’un chat rebelle aux caresses. Andrey leur répondit d’un signe de la main en affichant le sourire figé dents éclatantes que Thomas trouvait pour sa part de plus en plus calculé et de plus en plus louche. Regardez-le, se disait-il. Il adore attirer l’attention de cette façon, alors même qu’il écraserait ces gosses sans états d’âme si la chose devait servir ses fins.» ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés