Journal d'un maire de campagne de Christian Blanckaert, aux éditions Plon
Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Journal d'un maire de campagne de Christian Blanckaert, aux éditions Plon
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Christian Blanckaert a été adjoint au maire, puis mer d’une petite commune normande pendant plus de trente ans. Il raconte avec un humour très britannique et dans un style raffiné les péripéties qu’il a connues au cours de ses mandats. Par-là, il rend hommage à tous ces élus de petits villages qui se donnent corps et âmes pour leur commune, rétribués le plus souvent de la plus forte ingratitude, parfois même de poursuites pénales pour des faits dont ils ignorent jusqu’à l’existence, très rarement de remerciements. Extrait choisi : L’un de « mes » concitoyens avait simplement décidé de se passer d’un permis de construire pour agrandir sa maison. Certes, on peut compter sur les dénonciations anonymes. J’avais l’habitude de mettre à la poubelle sans les lire toutes les lettres qui n’étaient pas signées. J’en recevais, et je détestais cela. J’ignorais que, quelques années plus tard, nous serions confrontés aux réseaux sociaux, à ces immondes commentaires qui jettent l’opprobre sur n’importe qui sans que leurs auteurs aient le courage de se montrer. Nous n’étions pas encore à ce stade dégradé de l’esprit public. Or, cette fois, la dénonciation n’était pas anonyme. C’était un voisin, amoureux de la nature, qui était venu me demander pourquoi j’avais autorisé une extension en pleine forêt. Je n’avais rien autorisé. Discrètement et sous le manteau, un confortable agrandissement de la maison avait vu le jour ! Je me rendis sur place, et l’auteur de cette construction sauvage me demanda « ce [qu’il pouvait] faire pour [mes] œuvres ». - Je manque d’œuvres, vous ne pouvez rien faire, cher monsieur. Par contre je vous donne deux semaines pour éliminer ce que vous avez construit. Deux semaines plus tard, rien n’était fait ! La moutarde m’est montée au nez, mes œuvres, mes œuvres, il va les voir, mes œuvres ! Je suis revenu accompagné de deux gendarmes, ce sont eux « mes œuvres », lui ai-je dit ! L’extension a disparu comme par miracle. Un maire n’a pas d’œuvres. Contacts Pour nous contacter, un seul mail : |
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