Le défi de Jérusalem d'Eric-Emmanuel Schmitt, aux éditions Albin Michel

En ouvrant cet ouvrage, je pensais commencer la lecture d’un nouveau roman – éventuellement transposable en pièce de théâtre – d’Eric-Emmanuel Schmitt. Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’il en était tout autre !

L’auteur ici se met à nu. Et ce livre est une véritable profession de foi. Il décrit le voyage en Terre Sainte qu’il a réalisé à l’automne 2022 et la révolution intérieure qu’il a connue dans le renforcement de ses croyances chrétiennes. Il avait déjà réalisé un tel « coming out » lorsqu’un voyage en Algérie sur les traces de Charles de Foucault avait transformé l’athée affirmé qu’il était en croyant en Dieu ; ici il franchit un nouveau sommet, ayant une nouvelle révélation à chaque pas qu’il fait, à caque lieu saint qu’il visite, à chaque journée qu’il passe avec son groupe de pèlerins.

Et son récit est emprunt d’une véritable sincérité, d’une totale franchise, d’e cette joie de partager qui caractérise si bien les convertis.

Extrait choisi :

Dès que le Pape François apparait, tout change. Le cérémonial par lequel on accède à lui s’efface. Son regard clair, sa bonhommie bienveillante réchauffent aussitôt l’atmosphère. Ni l’âge ni les tourments physiques ne ternissent son visage rayonnant. Selon moi, ce n’est pas le jour de la place saint-Pierre filtrant à travers les fenêtres qui illumine la pièce, mais lui.

Voilà que les photographes et les caméras éclipsés, il me faut lui parler, moi qui aspire à l’entendre. Il m’y encourage. Je constate vite que son écoute s’avère aussi profonde que ses mots ; ses discours et ses silences incitent l’interlocuteur à accoucher du meilleur. Alors que, face à lui, je me juge dérisoire et inabouti, un croyant lacunaire, il me dévisage comme un être parfait qui vaudrait son intérêt attentif. Sa bienveillance m’apaise, me grandit. 

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