Le théâtre de Venise, de Maria Luisa Minarelli aux éditions Amazon Publishing

Voici le troisième épisode des enquêtes de Marco Pisani. La trame de fond demeure stable : la Venise décadente du XVIIIe Siècle et une mort suspecte et inexpliquée. Si le lecteur commence à être rôdé au style de l’intrigue, il prend un vrai plaisir à suivre la construction du raisonnement de l’advocateur et de son équipe – d’autant plus que celle-ci s’étoffe dans l’héritage des précédents épisodes. De fait, on ne serait guère étonnée de trouver cette même histoire, non pas dans un roman écrit, mais dans une série télévisée. Le style est simple, léger, facile à lire. Ne cherchons pas ici la réflexion philosophique – ce n’est pas l’objectif – mais plus le divertissement de la lecture après une dure journée de travail.

Extrait choisi :

« On festoyait partout : au Lido, autour de la forteresse, où les marchands ambulants de saucisses, de poissons frits et de beignets parfumés avaient dressé leurs tentes et leurs baraques et faisaient de bonnes affaires avec la foule masquée qui s’était assemblée sur les pelouses pour s’amuser ; en ville où les auberges, les tavernes, les chambres à louer étaient envahies par des étrangers venus pour les cérémonies et pour la foire internationale de la Sensa qui se tenait sur la place ; enfin, au palais ducal, où allaient bon train les préparatifs de l’un des cinq banquets annuels du doge qui le délestaient à chaque fois de plus de deux mille ducats. On dressait depuis la veille une immense table en fer à cheval dans la salle des banquets, et tous les citoyens qui le souhaitaient avaient le droit d’entrer au palais et d’y admirer les nappes en dentelle, sur lesquelles scintillaient une argenterie précieuse et les verreries les plus rares de Murano, dans une grande célébration de l’artisanat vénitien. » 

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