Sigmaringen de Pierre Assouline, aux éditions Gallimard

Pierre Assouline nous raconte l’exil du gouvernement de Vichy en 1944 sous le prisme d’un domestique des Hohenzollern. Cette vision originale apporte une touche de distance et un regard par rapport aux hommes et aux événements qui enlève tout préjugé que l’on pourrait avoir sur les différents personnages : Pétain, Laval, Céline, Abetz, de Brinon et les autres apparaissent tels qu’ils sont au quotidien et nous livrent leur propre personnalité indépendamment de tout ce qu’ils ont pu faire ou représenter. Ainsi, l’ouvrage s’offre au lecteur avec un grand humanisme, tout en gardant une atmosphère digne de Downtown Abbey. Un joli ouvrage qui, bien qu’étant un roman, nous révèle une nouvelle facette de l’histoire.

Extrait choisi :

« Je n’osais l’avouer à mes subordonnés, les seuls auprès de qui j’aurais pu le faire, mais toute cette agitation administrative et politique dans nos murs avait quelque chose d’irréel. Nous en étions chaque jour un peu plus les témoins muets et interloqués. Seule Mlle Wolfermann tentait de comprendre, avant d’expliquer et, inévitablement, de justifier.

« Mais que croyez-vous, monsieur Stein ! La France doit continuer. Nul ne sait où l’on va. Après tout, le maréchal n’a pas agi autrement en juillet 40 quand il a consenti à être chef de l’Etat. Le sens des responsabilités devrait vous toucher.

- Et aujourd’hui ?

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