Voici un livre totalement loufoque et si amusant !

Giacomo Papi imagine ici une dictature où la culture doit s’adapter au plus grand nombre et où toute trace d’intelligence doit être supprimée ; même le texte de l’ouvrage fait l’objet d’une censure pour s’assurer que les mots utilisés ne sont pas trop compliqués (le terme de « élaborés » que j’aurais aimé utiliser ici n’aurait par exemple jamais passé les filtres des censeurs).

Il est essentiel de prendre ce livre au second degré, car si tant est que le lecteur s’imagine cette situation comme une possible réalité, il vire au désespoir…

Le message de ce livre est très fort et doit être pris au sérieux dans ce monde de standardisation des cultures : il montre l’incidence inéluctable d’un nivellement des personnes par le bas.

Extrait choisi :

« Seront mises en œuvre des mesures concrètes de nature à favoriser un rapprochement bénéfique entre les écrivains et le peuple par l’intermédiaire d’une utilisation correctement simplifiée de notre langue maternelle, attendu que l’usage qui est fait de cet outil peut faciliter la compréhension mutuelle entre citoyens italiens ou au contraire lui faire obstacle. Le but du législateur est que l’institution du Registre protège les intellectuels de la colère légitime du peuple et des déplorables épisodes de violence qui sont susceptibles d’en découler, mais aussi de rappeler avec force les intellectuels au devoir de se faire comprendre de l’ensemble des citoyens. » 

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