Les Vertueux, c’est l’histoire de Job du vingtième Siècle, un conte philosophique sur la difficulté à maintenir une ligne éthique dans le monde moderne, au travers des épreuves. Œuvre critique sur la bassesse de l’être humain, cet ouvrage d’une qualité d’écriture remarquable (comme toujours avec Yasmina Khadra) tend à démontrer que la foi permet de battre en brèche tous les obstacles ; elle pose aussi la question de savoir si Dieu existe vraiment… la réponse est peut-être à la fin du livre.

Extrait choisi :

Cet homme était un poète dans la pure tradition bédouine. Il avait le Verbe dans le sang. Je dirais même que son sang coulait dans le Verbe. Il avait le mot juste pour chaque chose, mettait dessus de la chair et y insufflait un pouls ; il avait des mots qui touchent autant le cœur que l’esprit.

Je me suis souvent demandé qui était cet éleveur de dromadaires dont je n’avais pas retenu le nom. M’avait-il trouvé par hasard ou était-ce mon ange gardien qui me l’avait envoyé ? Ce que je peux affirmer c’est qu’il était la sobriété faite homme. Sa voix revient quelquefois me bercer, à mon âge finissant. C’était la voix du monde tel que les Hommes l’ont conçu, avec ses zones d’ombre et ses dédales où l’on ne fait que perdre et se perdre, un monde où l’on cherche des réponses à des questions qui n’en ont pas et que seuls les Justes, comme lui, inventent pour tolérer ce qu’ils ne peuvent pas empêcher. 

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