Yann Verdo, journaliste aux Echos, écrit ici son premier roman.

En prenant en toile de fond la rencontre entre un psychiatre et un septuagénaire croyant avoir toujours 32 ans, l’auteur rédige ici un véritable poème sur la mémoire et la recherche de l’identité. La question de savoir qui nous sommes vraiment, celui qui a vécu divers événements dont il ne se souvient plus particulièrement, ou bien celui qui vit dans l’instant le rôle qu’il croit avoir, emmène le lecteur dans une quête du sens de la personnalité.

Dans un style souple et posé, plein d’humanisme, Yann Verdo apporte au lecteur une grande sérénité et l’amène en douceur à de poser de vraies questions philosophiques.

Un grand roman qui fait réfléchir.

Extrait choisi :

« Nous remontons lentement le Saint-Laurent et aborderons d’ici quelques petites heures le port de Québec. Malgré la triste soirée d’hier, cette traversée de l’océan restera pour moi comme un long enchantement. C’est une chose d’aimer la mer par ce qu’en ont dit les poètes ou les romanciers (auquel cas ce sont leurs mots qu’on aime, et non la mer elle-même), c’en est une autre de naviguer quelques jours dessus, si incommensurablement loin de toute terre. Ce vent du large qui vous fouette le visage et vous emplit les narines comme aucun autre vent, ce long, infini roulement de la houle, ces soleils se noyant à l’horizon dans les flots qu’ils embrasent… Et, la nuit, cette blancheur de neige sous le ciel noir… Je suis heureux d’avoir connu cela au moins une fois dans ma vie – deux, en comptant le retour. » 

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