Paris-Briançon, de Philippe Besson aux Éditions Julliard
Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...
Paris-Briançon, de Philippe Besson aux Éditions Julliard
Premier Roman | Ouvrage Alumnus | Nouvelle | Autre |
Voici un roman très original dans sa conception : un huis-clos mouvant où les différents personnages, aussi variés que peut être la population française, sont obligés de se côtoyer – sans échappatoire possible – pendant une nuit entière. Philippe Besson expose ici comment le hasard (ou est-ce le destin ? libre à chacun de faire sa propre opinion) a le pouvoir de créer des liens plus forts que la mort, et a contrario de les rompre en un instant. Écrit à la manière d’un roman policier, qui tient en haleine le lecteur tout au long de l’ouvrage, ce livre fait preuve d’une fraîcheur remarquable ; le lecteur se prend à aimer chaque personnage, à espérer pour lui, à se projeter pour lui, à vivre avec lui. Et en même temps, il démontre un réalisme si profond qu’il en devient désespérant, vous le comprendrez à la fin de l’ouvrage. A lire absolument. Extrait choisi : « Le médecin est tiré de sa rêverie quand il surprend une conversation entre sa voisine de compartiment – la porte est demeurée ouverte – et celui qu’il pense être son fils. Le petit se plaint d’être fiévreux et sa mère ne peut que constater qu’en effet, il est « brûlant », c’est l’adjectif qu’elle emploie, mais les mères ne cèdent-elles pas, de temps à autre, à l’exagération ? Dans la foulée, elle se lamente à voix haute, pour elle-même et pour exposer son impuissance : « Et je n’ai même pas pris la trousse à pharmacie ! » Le gamin ne bronche pas, qu’est-ce que ça peut bien lui faire ? Alors elle insiste : « Mais tu as mal quelque part ? » Il gémit un petit « oui ». Elle s’agace légèrement : « D’accord, Gab, mais où ? » Alexis ne peut pas visualiser la scène de l’endroit où il se tient mais comprend sa réponse muette et souffreteuse. « OK, t’as mal à la gorge. Mais beaucoup ? » Là, Alexis suppose que l’enfant a dû répondre positivement d’un mouvement de la tête, car la mère laisse échapper un « Eh merde ! » qui exprime peut-être une lassitude venue de plus loin. C’est cette exclamation qui le pousse à intervenir. » ContactsPour nous contacter, un seul mail : |
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