Avant d’être l’auteur de romans historiques et d’obtenir le prix Goncourt (Au revoir, là-haut), Pierre Lemaître était un auteur de romans policiers. Avec cet ouvrage, il revient à ses premières amours. Mais il prend le sujet à l’opposé des standards habituels : ici, l’assassin est connu dès les premières pages et l’ensemble de l’ouvrage consiste à se mettre à la place du meurtrier et de voir comment il réagit par rapport à son acte : ce qu’il ressent, comment il se positionne face aux avancées de l’enquête, quelle stratégie il adopte… le tout avec un humour noir très plaisant.

Pierre Lemaître a toujours su transcrire dans ses mots la personnalité de ses personnages. La formule est particulièrement réussie dans ce livre, qui met le lecteur totalement dans la peu du principal acteur.

Extrait choisi :

« L’activité religieuse était assez saisonnière. La plupart des fidèles revenaient à la messe lorsque l’agriculture était en difficulté, quand les prix du bovin étaient en récession ou que les usines de la région préparaient des plans de licenciement. L’église proposait une prestation, on se comportait comme des consommateurs. Même les grands événements cycliques comme Noël, Pâques ou l’Assomption n’échappaient pas à cette règle utilitaire. C’était la manière, pour les adhérents, d’acquitter l’abonnement leur permettant, dans l’année, de recourir aux services à la demande. A ce titre, la messe de Noël remportait toujours un beau succès. » 

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