Berezina de Sylvain Tesson, aux Éditions Guérin

Deux cents ans après de retraite de Russie de l’armée napoléonienne, Sylvain Tesson a décidé de prendre la même route… en hiver et en side-car. Il en a ressorti un livre qui expose son épopée.

Tout au long de ce livre, le lecteur mesure le grain de folie qui a poussé Sylvain Tesson à entreprendre ce périple, digne d’une troupe de cirque. C’est au point où l’on peut se demander si l’auteur et ses amis ont voulu répliquer une sorte de « Bad Trip » à la mode russe. Mais à y réfléchir un peu, on s’aperçoit quel exploit cette traversée représente. Un livre à livre à la fois au second degré pour profiter de la bonne ambiance de la troupe, et au premier degré pour mesurer la portée de la démarche entreprise.

Extrait choisi :

«En cette matinée où un soleil, semblable au plafonnier d’une salle de bains khrouchtchévienne, se juchait au-dessus des remparts de Smolensk, notre situation allait connaître une amélioration. Désormais nous ne roulerions plus à trois sur la même Oural. Gras resterait dans mon panier, Goisque rejoindrait celui de Vitaly. Vassili, lui, convoierait les bagages sur sa monture. Les Russes nous avaient apporté nos sacs et nous retrouvâmes duvets, collants et lainages que nous avions négligé d’empiler en partant vers Borodino. Nous avions commis l’erreur de toutes les armées de l’Ouest qui s’engagent en Russie en mésestimant le froid.» 

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