Le soldat désaccordé de Gilles Marchand aux éditions Aux forges de Vulcain

Peut-on écrire une jolie histoire d’amour en prenant pour thème central les combats de Verdun lors de la première Guerre Mondiale ? C’est en quelque sorte l’exploit que Gilles Marchand a réussi dans ce livre…

Dans un style frais tout en étant réaliste sur les horreurs de la guerre, l’auteur emmène son lecteur à la découverte de la vie d’un soldat du front. Très réaliste et fort bien documenté (la biographie en fin de livre le confirme), ce roman pourrait tenir lieu de documentaire ; et je pense qu’il est très utile pour s’instruire sur ce qu’enduraient les poilus. En même temps, ce livre relève presque du conte et en devient poétique. Il donne une grande humanité dans ce monde ignoble qu’est la guerre.

Extrait choisi :

Il ne faut pas oublier qu’en 1914, l’Alsace – et la Moselle, mais ce n’est pas le sujet qui nous intéresse – était allemande depuis quarante-trois ans. Suffisamment de temps pour prendre ses habitudes germanophiles. A en croire la propagande française, les Alsaciens s’étaient sentis français et n’avaient revête l’uniforme impérial que sous la contrainte. J’avais dû me rendre à l’évidence : c’était un peu plus compliqué que cela. La grande majorité, l’écrasante majorité des Alsaciens en âge de combattre étaient nés allemands.

Entre les discours à l’arrivée des troupes françaises et la mise en place des monuments aux morts, tout le monde était un peu emmerdé par cette histoire. Tu parles d’un dilemme : que devait-in écrire sur les monuments aux morts ? « Morts pour la Patrie » ? Oui, mais laquelle ?

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