Leadership au féminin : Regards croisés.

En juin dernier, NEOMA Alumni et NEOMA BS avaient l'honneur d'accueillir trois femmes d'exception qui ont partagé sans concession leurs visions, valeurs et personnalités qui font la singularité de leur engagement.

Dans un monde du travail où les femmes occupent seulement 39 % des emplois cadres, se faire une place en tant que manageuse est encore bien difficile. En juin dernier, une table ronde, organisée par NEOMA Business School avec le soutien de NEOMA Au féminin et animée par Lara Hinton (Executive MBA 13), a ainsi donné la parole à trois femmes cadres. Selon Hélène Viot Poirier, CEO de Chevignon : « Ce sont souvent les femmes qui mettent leurs propres freins sur leur carrière. Des croyances limitantes bloquent leur créativité et leur ambition et les conduisent à renoncer  notamment vers 30-35 ans, du fait de la maternité et de l’équilibre si délicat entre vie professionnelle et vie personnelle. » Pour concilier cela, plusieurs femmes travaillent à temps partiel. En France, elles sont 37 % contre seulement 7 % pour leurs collègues masculins. Véronique Ribout, maire de Moisselles, présidente de la communauté de communes et ancienne cheffe d’entreprise, témoigne de cette condition dans la politique : « C’est un milieu très violent. Il faut encore plus de courage en politique qu’en entreprise. L’équilibre entre vie politique et vie personnelle est encore plus dure car les soirées sont très chargées de réunions publiques. Vous renoncez à votre vie privée en devenant un personnage public. Les enfants constituent donc un handicap pour une carrière en politique, lorsqu’ils nécessitent une grande présence. »

Face à ces situations sociétales particulièrement désavantageuses pour les femmes, ces dernières s’organisent pour progresser en carrière. Hélène Viot Poirier distille quelques mantras qu’elle a suivis toute sa vie : « Être en phase avec soi-même, être respectable et surtout être persévérante. » Pour Nathalie Vranken, CEO des champagnes Vranken Pommery : « Être une femme dirigeante implique d’être dans le dialogue permanent. Il faut dès le matin être le démineur en chef de toutes les situations délicates. » Toutes les participantes s’accordent sur un point essentiel : un entourage compréhensif et aidant facilite grandement les choses. Hélène Viot Poirier le confirme : « Des personnes qui ont vécu des échecs et qui savent en parler sont souvent précieuses dans ces cas-là. » « Il est très important de rester indépendante, notamment financièrement, vis-à-vis de son conjoint », ajoute Véronique Ribout. C’est en suivant leur propre voie que ces femmes sont parvenues à s’imposer dans un monde à dominante masculine. « J’ai toujours suivi mes envies comme moteurs de vie et de succès », constate Hélène Viot Poirier. « Il ne faut pas avoir peur de sa propre trajectoire et y aller avec courage. Il est important de se visualiser dans cette dimension de succès personnel et de se conditionner. » « Il faut avoir une grande envie de faire les choses pour pouvoir surmonter tous les obstacles et toutes les oppositions qui se présentent », ajoute Véronique Ribout. Pour cela, prendre une année sabbatique, un « gap year » pour faire le point sur sa carrière, seule ou accompagnée par une ou un coach, permet de débloquer des situations compliquées. Un bon réseau permet souvent de s’en sortir : « J’ai toujours veillé à cultiver mon réseau régulièrement et pas seulement dans des moments d’urgence », raconte Hélène Viot Poirier. La soirée s’est conclue autour d’un cocktail où ces trois femmes ont continué de donner leurs précieux conseils.