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La Terre Invisible, de Hubert Mingarelli

Les NOEMES - Club littéraire

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03.10.2020

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Chaque mardi, le club littéraire des NOEMES se propose de piquer votre curiosité autour d'un ouvrage, écrit par l'une des plumes de notre réseau, mais pas que...


La Terre Invisible, de Hubert Mingarelli, aux éditions Buchet Chastel


Premier Roman Ouvrage AlumnusNouvelleAutre


Prenant pour personnage central un photographe britannique tentant de revenir chez lui du front oriental européen en 1945 après avoir été traumatisé par la vision d’un camp de concentration, l’auteur décrit ici la réalité obscure de la vie quotidienne des Allemands alors qu’il savent déjà être sur le point de la guerre. Hubert Mingarelli replace ici la vérité de la souffrance du peuple allemand, qui a été trop souvent occultée par, d’une part la victoire des alliés (et les vainqueur ont toujours le beau  rôle a posteriori), et d’autre part le fait que l’horreur infligée par les dirigeants nazis fait oublier que la population locale a aussi pu souffrir grandement.

Avec un langage simple et direct, Hubert Mingarelli nous explique que tout n’est pas si manichéen et que chacun dans un conflit a sa part de responsabilités et de souffrances.


Extrait choisi :

« Dans les maisons, ce ne devaient être que des bougies ou des lampes à pétrole. Nos phares faisaient plus de lumière que toutes les fenêtres réunies. On s’arrêta à une fontaine, on but dans nos mains et O’Leary y remplit sa gourde. Après le village, on n’alla pas loin, il y avait une grange à cent mètres de la route. On s’y dirigea et plus on s’approchaitplus les phares la rendaient habitable. Mais lorsque O’Leary les éteignit elle eut un air sinistre. « Qu’est-ce que tu en penses ? » Il répondit : « S’il y a du foin pourquoi pas. » Il prit son fusil à l’arrière et on alla voir. Un battant de la porte était ouvert. Au moment où on entrait on entendit bouger, puis une forme se dressa et on ressortit en vitesse. Il apparut à la porte avec un chapeau déformé et une barbe grise. La lune derrière nous nous l’éclairait. Il était vieux et ses yeux brillaient dans l’obscurité. »


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