Ce roman écrit en 1933 raconte la Première Guerre mondiale de manière originale : tous les membres d’une compagnie, du simple soldat au capitaine, relatent une journée dans leur sale guerre. Captivant, à la fois prévisible et inattendu, c’est un véritable discours de paix. D’une grande précision, ce tableau en noir et blanc nous prend au cœur et au corps. C’est une très belle initiative qu’a prise l’éditeur de sortir une nouvelle édition de ce chef d’œuvre.

Extrait choisi :

« Mettons que vous travaillez pour un épicier ou un confiseur, ou même dans les pompes funèbres, et que vous soyez constamment à critiquer la mauvaise qualité des fruits et légumes, ou des bonbons, que vend votre employeur, ou à médire des funérailles et de leur médiocrité, il ne vous viendrait pas à l’idée, à moins d’être un imbécile, d’espérer des promotions ou des honneurs dans le commerce ou le métier que vous avez choisi, non ? Alors au nom du ciel pourquoi des hommes par ailleurs intelligents comme Leslie Yawfitz ou Walter Rose parlent avec mépris de l’incurie, d gâchis et de la bêtise de la guerre et s’attendent ensuite à recevoir de l’avancement ou des décorations, et puis se renfrognent tout mécontents quand ils ne les voient pas arriver ?

Moi je vous le dis, la guerre, c’est un commerce, comme tout le reste, et si vous voulez faire votre chemin, il faut vous adapter à ses bizarreries et jouer vos cartes comme elles tombent. » 

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