Voici l’histoire du Consul du Portugal à Bordeaux durant la Seconde Guerre mondiale. Salim Bach décrit ici, de manière quelque peu romancée mais à partir de faits véridiques, les décisions qu’a prises ce consul en opposition aux instructions de son gouvernement pour sauver nombre de juifs et les faire passer en Espagne. C’est le périple d’un personnage méconnu, mais qui mérite à la lecture toute l’estime et toute l’admiration de ses lecteurs. Ce livre est un véritable témoignage – sans fard – de l’importance de l’esprit d’humanité et de solidarité au mépris de sa propre sécurité. Un grand témoignage qui nous mène à nous poser la question de savoir ce que nous ferions en pareille situation, un hommage grandiose à un juste oublié à tort.

Extrait choisi :

« Les troupes allemandes seraient à Bordeaux le 20 juin si l’armée française continuait à se débander, si les hommes politiques de ce pays, saisis de lâcheté, continuaient à dénigrer leurs soldats et leur classe politique, désignant déjà les boucs émissaires, les juifs et les hommes de gauche, ceux de 36, du Front populaire, cause pour eux de la déliquescence de la France, de la défaite qui s’annonçait, encouragée par Pétain et Gamelin, par les officiers de la Grande Guerre prenant une revanche sur la nouvelle génération, voulant la punir pour un crime imaginaire.

Quel crime ? je ne le savais, je me perdais en conjectures. J’étais comme tous les diplomates étrangers en France, je ne comprenais pas ce qui se passait, je ne m’attendais pas à un tel effondrement, et sans doute les réfugiés qui se pressaient au consulat, dans les couloirs, s’entassaient dans les escaliers, ne s’y étaient pas préparés non plus. » 

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